Kristin Scott Thomas est la vedette de deux des trois films qu'a réalisés Philippe Claudel. Il y a longtemps que je t'aime lui a notamment valu une nomination pour le César de la meilleure actrice, il y a cinq ans.

Récemment, la comédienne anglo-française a déclaré au journal The Guardian son intention d'arrêter le cinéma. «J'ai soudain pensé que je ne pouvais pas faire face à un autre film, a-t-elle déclaré. J'ai réalisé que j'avais fait tant de fois les choses que je sais faire, dans différentes langues, et j'ai pensé tout d'un coup que je ne pouvais plus les faire. Cela m'ennuie. Donc, je m'arrête.»

«C'est tout à fait logique, commente le réalisateur d'Avant l'hiver. C'est ce qu'elle nous raconte en privé depuis des années. Le fera-t-elle vraiment? Cela reste à voir. Il est vrai qu'elle trouve de très beaux rôles au théâtre aussi.»

Philippe Claudel ne cache pas avoir eu maille à partir avec l'actrice sur le plateau de ses films.

«Kristin ne semble pas pouvoir travailler autrement que dans le conflit, explique-t-il. Ça s'était plutôt mal passé à l'époque d'Il y a longtemps que je t'aime, et ce fut encore pire sur le plateau d'Avant l'hiver. C'est quand même bizarre. On s'entend très bien à l'extérieur, mais nous sommes apparemment incompatibles, elle et moi, dès que nous nous retrouvons sur un plateau. Quand nous discutions du film avant le tournage, c'était l'accord parfait. Nous partagions alors exactement la même vision. Mais une fois sur le plateau, Kristin veut alors faire le film qu'elle a dans la tête. Qui ne ressemble plus au mien. Forcément, ça crée des tensions.»

Le cinéaste n'a toutefois pas hésité à faire de nouveau appel à l'actrice, car au bout du compte, seul importe le résultat à ses yeux.

«Et je sais qu'avec Kristin, le résultat sera à la hauteur et même au-delà. C'est ça qui importe. Malgré tout, je l'admire beaucoup. Et j'ai pour elle beaucoup de tendresse.»