Les films français ont eu beaucoup moins de succès à l'étranger 2013 avec un total de 50 millions d'entrées, presque trois fois moins qu'en 2012, année de tous les records avec Intouchables et The Artist.

Selon les chiffres annuels publiés par UniFrance films vendredi, 480 films français ont été exploités dans les salles étrangères en 2013 (567 en 2012), générant 280 millions d'euros de recettes, en baisse de 68% par rapport à 2012.

Le cinéma français atteint cependant des records de fréquentation en Chine avec près de 5,2 millions d'entrées. Ce pays devient pour la première fois le deuxième plus grand marché derrière les États-Unis (7,5 millions d'entrées), et devant l'Allemagne (3,9 millions), l'Italie (3,9 millions) et la Russie (2,06 millions).

«Un bilan mitigé puisque les films français ont enregistré en moyenne 60 millions d'entrées dans les salles étrangères depuis 2000», commente à l'AFP Isabelle Giordano, directrice générale de cet organisme chargé de promouvoir le cinéma français à l'étranger.

Difficile, selon elle, d'égaler 2012 et les succès de Intouchables d'Éric Toledano et Olivier Nakache, premier film au box office dans de nombreux pays dont l'Allemagne ou de The Artist de Michel Hazanavicius, film français le plus primé de l'histoire.

«Après cela, on ne peut que chuter mais le cinéma français a également souffert d'un contexte de crise», souligne Mme Giordano.

Chine, Inde

L'effet de la crise, ressenti en France aussi (-5,3% des entrées), «s'est fait ressentir très fortement en Espagne notamment qui a enregistré une baisse générale de fréquentation de ses cinémas de huit millions d'entrées et choisi de reporter la hausse de la TVA sur le prix du billet de cinéma», souligne-t-elle.

Les cinq plus grands succès français de 2013 dans les salles étrangères représentent seulement 37,7% des entrées globales du cinéma français hors de l'hexagone  (contre 70,6% en 2012), le résultat le plus faible depuis début 2000, selon UniFrance.

Parmi les dix films français ayant réalisé plus de un million d'entrées, seul le film de Luc Besson, Malavita, franchit les cinq millions hors des frontières. Soixante-six productions et coproductions françaises (dont 49 aux financements  majoritairement français) réalisent plus de 100 000 entrées.

Malavita totalise 8,3 millions d'entrées hors de l'hexagone, suivi d'Amour (2,4 millions), d'Un plan parfait (1,6 million), de Colombiana (1,5 million) et de La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche (1,1 million). La Palme d'or du festival de Cannes 2013 s'est vendue dans 130 pays.

Plus enthousiasmant, selon Mme Giordano, le marché chinois constitue, malgré sa politique de quotas (sept films français autorisés en moyenne par an) «une niche» qui explose (18 000 écrans début 2014). Les Chinois s'intéressent autant aux blockbusters comme Malavita qu'aux films d'auteurs comme Amour. Dans ce pays, le cinéma français reste le premier cinéma européen.

Les marchés mexicain, brésilien, argentin et colombien se maintiennent bien et le cinéma français s'y exporte tout autant que la haute couture ou la haute gastronomie, selon Mme Giordano.

L'Inde, où UniFrance vient d'ouvrir un bureau à Bombay et où de nouveaux exploitants arrivent en force, du Mexique notamment, s'intéresse moins au cinéma français que la Chine mais constitue «un marché potentiel très intéressant pour les remakes», selon la responsable.

2014 pourrait réserver quelques bonnes surprises avec la dernière réalisation de Dany Boon Supercondriaque, The Search de Michel Hazanavicius, Samba du duo Nakache-Toledano, Grace de Monaco d'Olivier Dahan, Lucy de Luc Besson, les biopics de Jalil Lespert et Bertrand Bonello sur Yves Saint-Laurent. Treize ans après le succès du Pacte des loups, (7 millions de spectateurs à l'international), Christophe Gans revient avec un nouveau thriller fantastique, La Belle et la Bête avec Vincent Cassel et Léa Seydoux.

2014 marquera aussi le retour de réalisateur comme Xavier Beauvois avec La rançon de la gloire, François Ozon avec Je suis une femme, Olivier Assayas avec Sils Maria et Juliette Binoche, et Benoît Jacot avec Trois coeurs et Catherine Deneuve.