Mettant en vedette la jeune Québécoise Sophie Nélisse, The Book Thief (La voleuse de livres en version française) raconte l'histoire d'une orpheline qui, adoptée par un couple d'Allemands, apprend à lire et à construire son identité au sein d'un pays qui s'enfonce dans le nazisme. En entrevue avec La Presse, le réalisateur Brian Percival décrit son long métrage comme une ode à la résilience.

Q Qu'est-ce qui vous a fasciné dans le roman de Markus Zusak au point d'en faire un film?

R J'ai été surpris de voir à quel point l'esprit humain est capable de passer par-dessus le Mal. Il y a cette jeune fille, orpheline, qui ne sait pas lire, rencontre ses parents d'adoption et, à partir de là, se construit une identité. Voilà une histoire très positive. En contrepartie, j'ai été fasciné par l'atmosphère très poignante qui régnait en Allemagne dans les années 30 et de voir à quel point une poignée de gens a réussi à corrompre tous les esprits.

Q Pour vous, qui est Liesel?

R C'est l'espoir de tout le monde. Tout, absolument tout, s'oppose à la vie de cette jeune femme et de son entourage. Mais ils survivent quand même. Ils passent à travers les épreuves et se construisent une vie. Liesel est un personnage très inspirant et The Book Thief est une incroyable histoire de résilience humaine et de détermination.

Q Quelles qualités ont fait de Sophie Nélisse votre choix pour interpréter Liesel?

R Nous devions trouver une jeune fille capable de porter le scénario sur ses épaules et voir l'histoire de cette période à travers ses yeux. Sophie avait, c'était évident, tout le potentiel pour répondre à ce que nous cherchions: une jeune fille avec beaucoup de force de caractère. Physiquement et moralement, nous cherchions aussi un personnage que nous pouvions faire vivre de 10 à 16 ans et qui était à la fois fort, vulnérable, intelligent. Elle avait tout ça.

Q Résumons l'histoire: la lecture comme instrument de résistance. Qu'en dites-vous?

R Je dirais plutôt la résistance par l'éducation et par la connaissance. Et le livre est un vecteur de connaissance. L'éducation permet aux gens de faire des choix. Elle leur permet de décider ce qu'ils veulent faire et comment ils veulent vivre leur vie. C'est la plus importante leçon à retenir. L'éducation nous permet de voir le monde d'une autre façon.

Q Pourquoi encore parler de la Seconde Guerre mondiale?

R Avec ce film, on s'adresse à des jeunes qui ne savent pas vraiment ce qui est arrivé. Il est important pour moi que tous sachent ce qui s'est passé et pourquoi ils sont ici. Je ne voulais pas enfoncer un film dans la gorge des gens, mais je voulais quand même montrer, en marge de l'histoire de Liesel, comment une société était devenue corrompue en croyant à quelque chose qui se rapproche du Mal. Aux jeunes maintenant d'essayer d'en savoir plus.

The Book Thief (La voleuse de livres) prend l'affiche le 15 novembre.