Saluant un homme qui avait «encore tellement à donner», famille et fans souvent très émus ont rendu jeudi un dernier hommage à James Gandolfini, alias Tony Soprano, lors de ses obsèques célébrées à New York, une semaine après la crise cardiaque qui l'a terrassé à Rome.

Quelque 1500 personnes avaient pris place dans la cathédrale Saint John the divine pour ce dernier hommage à la personne «la plus généreuse du monde», un homme «vulnérable», acteur «en quête de vérité» qui mettait «tout son coeur dans ses rôles».

Dans la foule, Edie Falco, qui jouait son épouse Carmela dans The Sopranos, le gouverneur du New Jersey Chris Christie, l'acteur Alec Baldwin, avec lequel il avait commencé à Broadway en 1992, mais aussi de nombreux acteurs des Sopranos, ses deux soeurs, et des représentants de la chaîne de télévision HBO, qui avait diffusé la série entre 1999 et 2007 aux États-Unis.

Son épouse Deborah Lin Gandolfini a brièvement évoqué le mari aimant et père attentionné pour leur fille de 9 mois Liliana, un homme qui «essayait toujours d'aider quelqu'un».

David Chase, le créateur des Sopranos, se disant trop «désespéré» pour commencer par une plaisanterie, a raconté leur héritage commun italo-américain, leur goût commun pour «la famille, le travail, les gens, la nourriture, l'alcool, les discussions», mais aussi le «petit garçon triste et perdu» qui sommeillait en Gandolfini, «et c'est pour cela que tu étais un grand acteur».

Et une amie de longue date, Susan Aston a ému la foule en racontant cet «ours en peluche» vulnérable, acteur qui «travaillait dur» et mettait «tout son coeur» dans ses rôles.

Le cercueil, sans fleurs, était sobrement recouvert d'un drap rouge grenat.

Des fans arrivés trois heures à l'avance

Certains fans de Gandolfini n'avaient pas hésité à arriver trois heures à l'avance pour être sûrs de pouvoir entrer dans l'église.

Gwen Gibbs, enseignante, était venue du Kentucky avec son amie Lisa, à 10 heures en voiture.

Stephanie Solano s'était levée à 04h30 pour venir du Bronx avec ses deux petites-filles. «J'ai le coeur brisé, nous voulions être là», explique-t-elle, alors que ses petites-filles arborent une photo de l'acteur.

Une élégante New-Yorkaise de 93 ans, bon pied bon oeil, se dit fière d'être «la plus vieille» de ces fans.

«C'était l'un des acteurs les plus doués de sa génération, il avait une telle profondeur», explique-elle, intarissable sur tous les détails de la série. «The Sopranos sont une oeuvre d'art, comparable à Shakespeare», ajoute-t-elle, sans vouloir donner son nom.

Gandolfini, 51 ans, est décédé le 19 juin d'une crise cardiaque dans un hôtel de Rome lors de vacances en Italie avec son fils de 13 ans, né d'un premier mariage, Michael.

Sa mort prématurée a causé une énorme émotion aux États-Unis.

Mercredi soir, famille et proches s'étaient réunis, loin des caméras, pour une veillée funèbre sur invitation, à Park Ridge, dans le New Jersey. C'est dans cet État limitrophe de New York que l'acteur d'origine italienne était né et avait grandi.

Dans la série The Sopranos, qui a connu un énorme succès, Gandolfini, silhouette massive et visage tourmenté, jouait Tony Soprano, chef mafieux impitoyable et déprimé, un rôle qui lui avait valu un Golden Globe et trois Emmy Awards du meilleur acteur dans une série dramatique.

On l'avait ensuite vu à Broadway dans God of Carnage et plus récemment comme directeur de la CIA dans Zero Dark Thirty le film sur la quête de Ben Laden.