Le plus fellinien des cinéastes québécois propose ici un film un peu plus réaliste. Sans ménager les fulgurances qui ont défini son cinéma, André Forcier est cette fois animé d'une urgence de dire, de raconter.

Il s'attarde ainsi à décrire, à sa manière, une page occultée de l'histoire du Québec, celle des années 50. Une époque de grande noirceur, bien sûr, mais aussi un temps où le militantisme commençait à ruer dans les brancards. Et où l'on commençait à revendiquer son identité.

OEuvre de mémoire, Je me souviens parle aussi beaucoup aux habitants actuels d'un territoire qui en oublie parfois sa devise. On suit ici, en Abitibi, un mineur communiste qui tente de se faire élire à la présidence de son syndicat. Son employeur tente de lui faire obstacle.

En lice pour le Jutra du meilleur scénario, cette comédie dramatique en noir et blanc est du meilleur cru.

Dimanche, à 0 h 40, à Radio-Canada.