Pour David O. Russell, l'aventure de Silver Linings Playbook a commencé en 2007, par une rencontre avec Sydney Pollack. Le vétéran réalisateur avait acheté les droits du livre à succès de Matthew Quick et voulait savoir si l'auteur d'I Heart Huckabees était capable d'en tirer un scénario. «Il m'a prévenu que ce serait délicat parce qu'il y avait beaucoup d'éléments très émotifs et dérangeants dans le livre, mais aussi de la romance et de l'humour», se souvient le cinéaste... qui a plongé dans l'écriture peu après.

Le personnage de Pat ne lui est pas étranger. Il côtoie de près des gens qui souffrent de troubles bipolaires. Même chose pour Robert De Niro, avec qui il parlait depuis longtemps de mettre ces gens à l'écran. Enfin, il y avait là «un milieu, une communauté, des personnes - et non des personnages - qui s'habillent d'une certaine manière, mangent certaines choses qu'ils préparent d'une certaine manière», etc.

Bref, il a traité Silver Linings Playbook et sa faune vivant à Philadelphie comme il allait le faire, tout de suite après, dans The Fighter et Lowell, Massachusetts, qu'il a écrits après. Son but, toujours: coucher le plus possible la vérité sur papier. Pour ensuite la porter à l'écran. C'est à la suite de la mort de Sydney Pollack qu'il a été pressenti pour prendre les rênes du film.

Bref, David O. Russell ne chôme pas: il travaille déjà sur un autre long métrage, qu'il écrit et réalisera, qui mettra en vedette Bradley Cooper, Jeremy Renner et Amy Adams, et qui s'intitulait jusqu'à récemment American Bullshit. «Mais on m'a dit que ce n'est pas un bon titre», lance-t-il. Il en a tenu compte. On parle à présent d'un «Projet sans titre de David O. Russell». Plus respectueux mais moins punché, disons.