Après plus d'un an de querelles récurrentes, le cofondateur du Cinéma Parallèle/Excentris Claude Chamberlan a été évincé du conseil d'administration de cette institution.

Entérinée le 11 octobre dernier, la résolution a été adoptée à l'unanimité par les membres du conseil d'administration. Le conseil précise toutefois que M. Chamberlan demeure un membre en règle de la corporation et conserve son titre de fondateur de l'organisme.

Dans une missive envoyée hier à cinq médias et accompagnée de plusieurs courriels échangés depuis la mi-août, Claude Chamberlan rejette une bonne part de responsabilité de l'histoire sur le dos de Charistian Yaccarini, président du conseil d'administration du Parallèle/Excentris et de la Société de développement Angus.

Selon lui, tout a commencé le 13 août dernier lorsque la direction de l'Excentris a annoncé que la caravane de la campagne électorale de Pauline Marois s'arrêterait au cinéma pour la première du film Camion et que M. Yaccarini prendrait la parole. Furieux, M. Chamberlan a dénoncé cette décision. «Depuis quand le cinéma Parallèle/Exccentris s'associe à un parti politique? Qui tire les ficelles? C'est déplorable!», écrit-il dans un courriel envoyé à tous les membres du conseil d'administration. La réponse qu'on lui a donnée, voulant que la salle avait été louée par le distributeur qui invitait qui bon lui semblait, ne l'a pas du tout satisfait.

Deux semaines plus tard, les membres du CA étaient invités à une séance spéciale pour voter la destitution de M. Chamberlan. À la suite de négociations entre avocats des deux parties, celle-ci a été retardée à deux reprises afin de donner le temps à M. Chamberlan de s'occuper de ses activités au Festival du nouveau cinéma et de préparer son argumentation.

Hier, dans un entretien téléphonique, la directrice générale de l'Excentris, Hélène Blanchet, a indiqué à La Presse que cette destitution n'est aucunement liée à l'histoire de la caravane péquiste comme le croit M. Chamberlan, mais à l'accumulation de griefs au fil des derniers mois. «En septembre 2011, M. Chamberlan nous a offert ses services pour devenir consultant rémunéré à la programmation, ce que le CA a refusé. Depuis, il n'a assisté à aucune réunion du conseil et a discrédité nos décisions. Il y a eu un bris de confiance graduel. Nous avions proposé à M. Chamberlan de siéger au comité de programmation pour faire valoir ses idées, mais il a refusé.»