L'un est animateur d'émissions de variétés; l'autre, pianiste de musique classique. Pourtant, Normand Brathwaite et Alain Lefèvre partagent une étonnante passion pour les films d'horreur. À l'occasion de l'Halloween, La Presse leur a demandé de choisir dans leur vidéothèque une sélection de longs métrages qui vous feront frissonner.

ALAIN LEFÈVRE

«Mon frère Gilles m'a initié aux films d'horreur quand je suis arrivé à Paris pour étudier. Tous les après-midi, le Grand Rex projetait des films comme La nuit des morts vivants ou Massacre au pistolet à clous et c'est là que ma passion a débuté», explique Alain Lefèvre, qui consacrait même des soirées entre amis au visionnement de films du genre. «Environ 94% des films que je regarde sont des films d'horreur. Mais j'ai peur de ceux qui parlent de possession. Je n'ai jamais voulu aller voir L'exorciste!»

> L'audition de Takashi Miike

«Il s'agit d'un bon exemple de film d'horreur dans le style japonais, tout comme Ringu (version originale de The Ring). Il est difficile à trouver, mais ça en vaut la peine, car il est absolument incroyable. Il fait de nouvelles suggestions dans le monde de l'horreur et propose des musiques très intéressantes pour les accompagner. L'audition est vraiment un film troublant!»

> 28 Days Later... de Danny Boyle

«Un chef-d'oeuvre du genre zombie, beaucoup plus intéressant que 28 Weeks After, deuxième volet de la trilogie. C'est un très grand film avec des scènes de l'ombre fascinantes! Il marque l'univers des films de zombies de la même manière qu'Alien a pu le faire à l'époque dans le fantastique.»

> La ferme de la terreur de Wes Craven

«Ce film représente très bien la tendance américaine des films d'horreur malhabiles faits avec de petits budgets au début des années 80. Des gens sont enlevés dans une ferme réputée pour faire le meilleur corned-beef. Finalement, quelqu'un s'aperçoit que le propriétaire de la ferme enterre les gens, les laisse pourrir pour ensuite en faire du corned-beef! Le scénario est hallucinant, mais c'est un film marquant au style très nouveau pour l'époque, touchant au cannibalisme.»

> La horde de Yannick Dahan et de Benjamin Rocher

«Ce film d'horreur français a piqué ma curiosité. Le zombie est d'origine italienne, puis il est devenu très américain. Je m'attendais au pire avec un film français! Mais je dois dire que c'est un succès total du début jusqu'à la fin. Un film à découvrir pour les amateurs du genre!»

NORMAND BRATHWAITE

La passion de Normand Brathwaite pour l'horreur a débuté très tôt. «J'ai vu Psycho à l'âge de 7 ans!», dit-il. Accro autant aux films de zombies qu'à ceux de possession par le diable, l'animateur ne cache pas qu'il est un fin connaisseur en la matière.

«J'en regarde pas mal tous les soirs! Hier, j'étais encore en train d'écouter avec mon fils Chernobyl Diaries et c'est super bon! explique Brathwaite. Evil Dead ou Texas Chainsaw Massacre, c'est mon Gone With The Wind à moi!»

> The Shining de Stanley Kubrick

«C'est un grand film. La performance de Shelley Duvall, dont on ne parle jamais, est exceptionnelle. Stephen King, qui a écrit le roman, a vu le film et a dit que c'était l'un des films qu'il déteste le plus, mais qu'il met chaque année dans les 10 meilleurs longs métrages d'horreur. Kubrick a complètement défait son roman, mais en se servant de ce canevas, il en a fait un film d'horreur merveilleux.»

> The Others d'Alejandro Amenábar

«C'est la seule fois de ma vie où j'ai vu un film en avion et que j'ai eu peur. Il y a quelque chose de malaisant pendant toute la durée du film. On se dit: Je me fais manipuler quelque part, et c'est fascinant qu'après Le sixième sens, on se fasse prendre de la même façon! Ça m'a jeté à terre!»

> Ringu de Hideo Nakata

«C'est la version originale japonaise de The Ring, qui est beaucoup plus terrifiante que l'américaine. Les Japonais sont plus morbides. Les Américains font peur, mais ils ne peuvent pas aller trop loin, car le public ne le prendrait pas.»

> Freaks de Tod Browning

«Ça se passe dans le milieu du cirque avec des gens qui ont des malformations, comme des femmes à barbe, des femmes-canards et des hommes-troncs. Le fait que Browning ait pris de vraies personnes en fait un film presque inécoutable! Ça parle d'une femme qui marie un nain pour son argent. Les gens du cirque s'en aperçoivent et ils décident de la déformer. La personne qu'on voit à la fin du film est vraiment une femme-poulet. C'est horrifiant!»

The Shining