Henri-Georges Clouzot n'était pas seulement cinéaste (Quai des Orfèvres, Les diaboliques, Le salaire de la peur) mais aussi amateur d'art: sa collection sera mise en vente le 1er décembre à Paris par Christie's France, a annoncé jeudi la maison d'enchères.

Le montant de la vente est estimé entre 3 et 5 millions d'euros. Son produit ira au Secours Catholique, selon les volontés de la seconde épouse du réalisateur français, Inès Clouzot, décédée en février 2011.

Clouzot fut l'ami de Georges Braque, qui lui apprit à peindre, et de Picasso, avec lequel il réalisé un documentaire exceptionnel, Le mystère Picasso. Comme de nombreux artistes de l'après-guerre, il avait fait de l'hôtel La Colombe d'or, à Saint-Paul-de-Vence, sa résidence secondaire.

Dans cette sorte de phalanstère pour artistes, il partagea sa table avec Miro, Braque, Picasso...

Matisse, qui décora la Chapelle du Rosaire de Vence, Chagall, Gide, Giono, Cocteau, Prévert s'y retrouvaient, ainsi que de nombreux acteurs (Romy Schneider, Serge Reggiani, Véra Clouzot - sa première épouse -, Brigitte Bardot, Yves Montand et Simone Signoret).

Femina dulce malum (sous-titré Corps de dame taché de rouille et lilas) de Jean Dubuffet est l'oeuvre majeure de cette vente. Issue de la série des «Corps de dame», le tableau de 1950 est estimé entre 1 million et 1,5 million d'euros.

Deux oeuvres importantes d'Antoni Tapies, Relief gris N°V de 1956 (400 000 à 600 000 euros) et Sans titre de 1958 (300 000 à 400 000 euros) sont également mis en vente, ainsi que Peinture, 9 février 1960 de Pierre Soulages, Août de l'artiste portugaise Maria-Helena Vieira da Silva, une étude de décor pour ballet de Robert Delaunay, une sculpture de l'Américaine Louise Nevelson et une Maternité Dogon du Mali.

Exposition du 23 au 30 novembre et vente le 1er décembre à Paris.