Peter Jackson n'a pas l'intention de se mettre au service des superhéros.

Ceux-ci peuvent bien régner sur Hollywood depuis quelques années, le réalisateur de la trilogie The Lord of the Rings et du prélude de cette saga, The Hobbit, n'a aucun intérêt à se lancer dans une adaptation de bande dessinée.

«Je n'ai jamais lu une bande dessinée de ma vie», a confié Peter Jackson lors d'une entrevue accordée en marge de la convention Comic-Con, où certains participants ont pu visionner des séquences de son dyptique.

«Non, en fait, c'est un mensonge. J'ai lu The Walking Dead l'an dernier ou l'année d'avant, et j'ai vraiment aimé. Mais je n'ai jamais lu une histoire de superhéros. Je n'ai littéralement jamais tourné la page d'une bande dessinée de superhéros.»

Sur ce plan, Peter Jackson est complètement déphasé par rapport aux bonzes du cinéma hollywoodien. Les films qui ont connu le plus de succès au box-office cet été sont The Avengers et The Amazing Spider-Man. Et le dernier volet de la trilogie de Batman, The Dark Knight Rises devrait lui aussi faire courir les foules dès sa sortie en salles, vendredi.

Le réalisateur néo-zélandais est passé maître dans l'art de tourner des scènes d'action épiques. Loin de lui l'idée de critiquer les films de superhéros, donc. Car pour Peter Jackson, le plus important demeure de faire tout le nécessaire pour attirer le public dans les salles de cinéma, à une époque où la technologie offre de multiples possibilités en matière de divertissement.

Et si la façon d'y arriver, en ce moment, est de développer des films de superhéros, tant mieux.

«Le public, actuellement, vote avec son postérieur, a-t-il lancé. Nous devons faire des films qui amènent les jeunes à lâcher leur iPad, leur ensemble de cinéma maison et à s'asseoir dans une salle de cinéma. Alors je pense que tout ce qui peut encourager un retour dans les salles est une bonne chose, peu importe le genre de film.»

Malgré tout, Peter Jackson aimerait que les studios accordent une plus grande place aux longs métrages dont les budgets sont plus modestes, à ces histoires intimes et personnelles qui étaient les piliers à Hollywood avant que les superproductions ne prennent le contrôle, il y a quelques décennies.

Entre ses films King Kong et The Hobbit, le réalisateur a signé en 2009 un tel film, The Lovely Bones.

Mais d'après lui, «le vrai bon cinéma indépendant est rendu à la télévision», avec des séries télévisées dramatiques comme Breaking Bad, entre autres.

«C'est toujours une question de diversité, non? Ce serait vraiment dommage que le cinéma soit juste sur les superhéros et rien d'autre. Alors le véritable problème, c'est le manque de films dotés de budgets «moyens».

Peter Jackson veut lui-même tourner quelque chose de plus intime, mais son horaire pour les prochaines années est assez chargé, avec le tournage prévu de suite de Tintin, Prisoners of the Sun, dont la date de sortie reste indéerminée.