Le soccer revient en haut de l'affiche. Pas dans les stades, cette fois, mais au cinéma. Au cours des prochains jours, de nombreux films sur le sport le plus populaire de la planète seront projetés à Montréal.

Dès aujourd'hui, le festival de sport et cinéma La lucarne ouvre les festivités avec plus de 18 films portant sur le soccer, mais aussi sur la boxe et la natation. Vendredi, c'est le film d'art Zidane: un portrait du XXIe siècle qui prend l'affiche au cinéma du Parc. Avec Gracie, aussi à l'affiche vendredi au Québec, les amateurs de sport ne seront pas en reste.

Gracie est une histoire de famille. Le film s'inspire en partie de la vie des comédiens Andrew Shue (Melrose Place) et Elisabeth Shue (Leaving Las Vegas), frère et soeur élevés dans un foyer où le soccer était roi, et éprouvés par la disparition de leur frère aîné.

Gracie est une jeune fille élevée dans l'amour du ballon rond. Quand son frère aîné disparaît, elle décide, envers et contre tous, de devenir membre de l'équipe masculine de soccer. Elle trouve chez sa mère Lindsay (Elisabeth Shue) un soutien inattendu, et finit par épater l'entraîneur (interprété par Andrew Shue).

Elisabeth Shue a elle-même pratiqué le soccer dans son enfance et sa jeune adolescence. «J'aimais vraiment beaucoup ça. J'ai arrêté à 13 ans. L'une des raisons était, entres autres, la pression de mes amis. Et je n'ai jamais trouvé, comme Gracie, quelqu'un pour m'aider», dit-elle.

Le soccer joue, dans Gracie, un rôle de premier plan. «C'était important pour nous que les fans de soccer aiment ce film, dit le réalisateur et mari d'Elisabeth, Davis Guggenheim. Beaucoup de films de soccer sont décevants et nous avons vraiment soigné cet aspect.» Faut-il en déduire que Gracie est un film de soccer? «Pour moi, les meilleurs films de sport sont ceux qui racontent l'histoire des gens, répond le réalisateur. Nous avons fait un film sur une fille et sa famille, et surtout, sur la façon dont on peut atteindre nos buts quand on a le soutien de notre famille.»

Une star de soccer prendra l'affiche en même temps que Gracie: Zidane. Le très abstrait documentaire Zidane: un portrait du XXIe siècle prend l'affiche au Cinéma du Parc. Le film de Philippe Parreno et Douglas Gordon brosse un portrait très artistique du Zidane d'avant son coup de boule. Une expérience artistique de haute voltige.

Après Bend it like Beckham et Goal, le soccer a la cote au cinéma. «C'est un peu la nouveauté de ces 15 dernières années. Avant, c'était toujours la boxe. Aujourd'hui, on sent qu'il y a une nouvelle dynamique. Mais bon, il peut y avoir du bon et du moins bon», estime Mustapha Terki, cofondateur de La lucarne.

Le festival de sport et de cinéma La lucarne débute aujourd'hui à Montréal. Pour sa deuxième présentation, Ernesto Ona, programmateur de La lucarne, et Mustapha Terki, également fondateur du MEG Montréal, ont décidé d'offrir au public montréalais un festival s'adressant tant aux cinéphiles qu'aux sportifs en tous genres.

La lucarne présentera ainsi un excellent documentaire sur la Coupe du monde de soccer de 1966, où la Corée du Nord a réussi, contre toute attente, à éliminer l'Italie (Le match de leur vie, de David Anspuagh), mais aussi Substitute, un documentaire filmé en super 8 pendant la dernière Coupe du monde par l'un des remplaçants de l'équipe de France, Vikash Dhorasoo.

Des documentaires sur la natation (Alfred Nakache, le nageur d'Auschwitz, de Christian Meunier) et la boxe (dont l'excellent portrait de Jean-Christophe Rosé sur Sugar Ray Robinson) sont aussi au programme.

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Le festival La Lucarne se déroule du 20 au 24 juin. Infos: www.lalucarne.ca