Michael Moore s'est dit lundi victime de harcèlement de la part du gouvernement américain, qui enquête sur un voyage effectué par le cinéaste à Cuba pour son nouveau documentaire.

Le département du Trésor tente de déterminer si Michael Moore a violé l'embargo américain frappant Cuba depuis plus de 45 ans, en emmenant sur l'île un groupe de secouristes du site new-yorkais des attentats du 11 septembre, pour qu'ils y reçoivent un traitement médical.

«C'est une forme de harcèlement», a dit Michael Moore lors d'une conférence de presse dans les bureaux de son avocat à New York. «Nous allons nous battre et agir pour trouver qui est derrière cela».

Dans une lettre envoyé eu Trésor lundi, l'avocat du cinéaste, David Boies, affirme que son client est victime de discrimination et réclame une explication. «Je crains que M. Moore ait été choisi pour traitement discriminatoire par vos bureaux», écrit M. Boies, demandant à ce que soit révélé qui a décidé de lancer une enquête sur Michael Moore.

«C'est une tentative du gouvernement de faire une discrimination contre un journaliste, au vu du contenu du travail journalistique de Michael Moore», a ajouté le conseil devant la presse lundi.

Moore, qui a remporté un Oscar pour son film Bowling for Columbine et la Palme d'or à Cannes pour Fahrenheit 9/11, s'attaque dans son nouveau documentaire, Sicko, aux failles du système d'assurance santé aux États-Unis.

Le film le montre notamment avec un groupe de secouristes du 11 septembre, atteints de troubles pouvant être liés à leur travail et notamment l'inhalation de poussières sur le site des attentats. Le mois dernier, le département du Trésor a envoyé une lettre au documentariste, l'enjoignant d'expliquer la raison de ce voyage et les noms des personnes y ayant participé.

Sicko, montré à Cannes en mai, doit sortir sur les écrans américains le 29 juin.