Six ans et trois films plus tard, l'effet de surprise n'est évidemment plus au rendez-vous dans Danny Ocean 13 (v.f. d'Ocean's 13). N'empêche, George Clooney et sa joyeuse bande de complices étonnent encore par leur façon culottée, style Mission Impossible, de niquer ceux qui se croient plus malins qu'eux.

Dans ce troisième épisode, celui qui ne sait pas encore ce qui l'attend a pour nom Willie Bank (Al Pacino), le vil propriétaire d'un mégacasino à la veille d'ouvrir ses portes à Las Vegas. Pas très gentil, le monsieur, au point de flouer Reuben, le mentor de Danny Ocean, et de l'envoyer à l'hôpital, victime d'une attaque cardiaque.

Danny Ocean rameute alors la bande. Avec une idée bien précise en tête : faire payer Bank dans tous les sens du terme, au nom de l'amitié. On ne s'en prend pas à un camarade sans avoir à le regretter amèrement. Cette fois, la récompense pour les mousquetaires ne sera pas financière, mais purement personnelle.

Usant de maquillages, de subterfuges et de coups fourrés rigolos, les membres de l'équipe monteront un plan tordu afin de transformer la soirée d'ouverture du casino The Bank en un mégafiasco. Lorsqu'ils en auront fini, tous les clients s'en mettront plein les poches aux machines à sous et aux tables de poker. Rien n'ira plus, c'est le cas de le dire...

L'arnaque ne s'arrête pas là. Un audacieux vol de diamants de 250 millions $ est dans l'air, une demande particulière de l'ancien ennemi du clan, Terry Benedict (Andy Garcia), bailleur de fonds de cette nouvelle mission. Lui aussi n'aime pas Willie Bank, mais pas pour d'autres raisons. « Son nouvel hôtel est plus beau et plus grand que le mien, et il fait de l'ombre à ma piscine dont je suis très fier... »

Tout un défi à relever

Le plan d'attaque donnera dans la démesure. Il est au diapason du défi à relever, soit la paralysie temporaire de Greco, un supersystème de sécurité à intelligence artificielle qui analyse le comportement des joueurs. On vous laisse le soin de découvrir le moyen pris pour y arriver, mais disons qu'il y a de l'abus dans l'exagération de la part des scénaristes Brian Lopelman et David Lieven. Mais qu'importe, y a-t-il quelque chose qui ne soit pas à l'épreuve de cette audacieuse équipe ?

Encore une fois, sinon davantage que dans les deux épisodes précédents, la mise en scène de Steven Soderbergh est tout ce qu'il y a de plus éclatante, chic et branchée. Le rythme du film est entraînant, quoique parfois mal assorti à l'abondance d'informations à digérer dans la première heure.

L'humour est également au rendez-vous, avec un Matt Damon affublé d'un nez à la Cyrano, et dont les phéromones aphrodisiaques feront perdre la tête à l'assistante de Bank (Ellen Barkin).

Sans oublier la joyeuse complicité entre les deux stars George Clooney et Brad Pitt. « Tu devrais te ranger et avoir quelques enfants... » lance le premier au second, une fois la mission accomplie. Comme quoi, à Hollywood, la ligne entre la réalité et la fiction est souvent bien mince...