Les grands studios de Hollywood se sont félicités vendredi de la décision du Canada de punir les personnes qui enregistreraient des films au caméscope dans les salles obscures, un vide juridique dans lequel s'engouffraient jusqu'ici les pirates.

«L'association du cinéma américain (MPAA) salue (...) le gouvernement canadien qui a introduit un projet de loi à la chambre des Communes pour punir l'enregistrement illégal de films dans les salles», a indiqué cette émanation des studios, qui a fait de la lutte contre le piratage de films son principal combat.

«Nous savons qu'un bon caméscope suffit pour déclencher la reproduction massive et la distribution illégale de millions de films via téléchargement ou copies pirates, quelques heures après leur sortie», a affirmé le président de la MPAA Dan Glickman.

Le Japon a adopté fin mai une loi similaire, réclamée par la MPAA.

L'association estime que les pirates coûtent à ses membres quelque 6,1 milliards $ annuels de chiffre d'affaires. Elle évalue le manque à gagner pour l'industrie du cinéma au sens large (distributeurs, salles de cinéma, magasins de vidéo, etc.) à 18,2 milliards $ par an dans le monde.

Mercredi, le Premier ministre canadien Stephen Harper avait annoncé que son gouvernement allait déposer un projet de loi pour contrer le piratage de films, jusqu'ici un point de friction entre Hollywood et le Canada.

Début mai, le studio Warner Bros. avait annulé les avant-premières au Canada de sa superproduction estivale Harry Potter et l'ordre du Phénix, en guise de protestation.