Le 2e Festival du film de Tremblant aura lieu le week-end prochain. Le petit festival qui rêve de devenir le «Sundance du Nord» compte sur un précieux ambassadeur, le cinéaste écossais Michael Caton-Jones, président du jury.

À tout seigneur, tout honneur. Le réalisateur d'origine écossaise Michael Caton-Jones, qui y a décroché l'année dernière le prix du public avec Shooting Dogs, revient cette année en pèlerinage au Festival de films de Tremblant. Mais cette fois-ci, c'est le titre «président du jury» qu'il devra déclarer aux douaniers de l'aéroport Trudeau.

«J'ai vraiment aimé mon passage au Festival. J'y ai rencontré des gens fascinants. De plus, il y a peu de chose qui me plaît autant, que de visionner quatre ou cinq films dans une journée. Du coup, lorsqu'on m'a offert la présidence du jury, j'ai sauté sur l'occasion», dit le cinéaste, en entretien téléphonique.

Il faut dire que Caton-Jones a été choyé par cette première édition du Festival de Tremblant, qui a bien servi la visibilité de Shooting Dogs, un film à budget réduit sur le génocide rwandais. «C'est un film difficile à vendre. Mais cette récompense à Tremblant lui a donné un bon coup de pouce publicitaire. C'est un film pour lequel j'étais très passionné, que j'ai promené dans plusieurs festivals internationaux.»

Shooting Dogs a d'ailleurs été un heureux tournant, dans la carrière du réalisateur de Scandal, Memphis Belle, Rob Roy et Le Chacal, qui n'a pas toujours été choyé par la critique. À Londres, loin du tumulte hollywoodien, il mène de front trois projets cinématographiques.

Celui qui, par le passé, a eu l'occasion de tourner au Québec, apprécie l'esprit francophone qui se reflète dans la sélection du Festival. «Cela reflète bien l'intérêt des Montréalais pour la cinématographie mondiale, une situation unique en Amérique du Nord.»

Sans vedettes hollywoodiennes, ni glamour, ou flash de caméras, le Festival de films de Tremblant a vu le jour dans la confidentialité. Certains ont annoncé qu'il ne passerait pas le cap des cinq ans. D'autres ont flairé l'émergence d'un «Sundance du Nord». «Je pense que, comme tous les projets d'envergure, comme Sundance, cela peut prendre quelques années avant de décoller et attirer des gens», dit celui qui, depuis l'année dernière, s'est fait l'ambassadeur du Festival de Tremblant en Europe.

«J'en parle avec des amis et collaborateurs en Europe, en leur disant que ce festival vaut le déplacement.»

Festival du film de Tremblant, du 20 au 24 juin. Infos: www.tremblantfilmfestival.org