Le gouvernement fédéral déposera un projet de loi pour contrer le piratage de films, une industrie en plein boom au Canada au grand dam de Hollywood, a indiqué mercredi le premier ministre Stephen Harper lors d'un entretien avec le gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger.

M. Harper a évoqué le dépôt de ce projet de loi lors d'un court entretien à Ottawa avec l'ancienne vedette de Hollywood de passage au Canada pour une tournée de trois jours.

Contrairement à la Californie, le Canada ne dispose pas de lois interdisant de filmer les écrans dans les salles de cinéma ce qui ouvre la porte à la confection de copies pirates destinées au marché intérieur et à l'exportation, estiment les studios et les distributeurs.

L'Alliance internationale pour la propriété intellectuelle (IIPA), un groupe de pression financé par l'industrie américaine du droit d'auteur, a accusé cette année le Canada de ne pas protéger suffisamment les droits d'auteur.

Le groupe a aussi demandé à Washington de placer son voisin canadien sur la «liste de surveillance prioritaire» des pays fautifs dans ce domaine aux côtés de la Chine, de la Russie et de l'Inde.

L'Association canadienne des distributeurs de films, une antenne des grands studios hollywoodiens, chiffre à plus de 6,1 milliards de dollars américains les pertes subies annuellement en raison du piratage de leurs films dans le monde.

Au Canada, et en particulier à Montréal, plus de 200 films ont été reproduits en 2006 pour inonder le marché mondial, estime l'association qui a lancé une enquête.

En guise de protestation et craignant l'érosion de ses profits, les studios Warner ont annulé début mai les avant-premières au Canada de leurs méga-productions estivales comme Harry Potter et l'ordre du Phénix.