Pour un premier long métrage, Stéphane Lafleur ne pouvait demander mieux comme rampes de lancement. Continental, un film sans fusil a d'abord connu la Mostra de Venise, et maintenant le Festival international de Toronto. Pas trop mal pour un cinéaste qui a fait «un collage de choses» qu'il avait «envie de voir».

Toutes ces «choses», imbriquées dans une série de vignettes, constituent le fil directeur du scénario. Quatre personnages (Marie-Ginette Guay, Gilbert Sicotte, Fanny Mallette et Réal Bossé) tentent de se dépatouiller dans un quotidien à la fois désespérant, absurde, déroutant, mais aussi, porteur d'espoir. «C'est un film sur un gros besoin d'amour», lance en résumé le cinéaste, en entrevue au Soleil.

La valse hésitation en solitaire de ces quatre personnages, Stéphane Lafleur la symbolise dans son titre.

«Il est arrivé en milieu d'écriture, quand j'ai décidé que le personnage de Marie-Ginette (Guay) allait fréquenter des soirées de danse. Au secondaire, je jouais du saxophone dans un orchestre et il y avait toujours un continental, cette danse où les gens font tous les mêmes mouvements, les uns à côté des autres, sans se toucher. Tout le monde est hyper concentré sur ses affaires. Je trouvais que ça représentait bien mes quatre histoires.»

Et le «un film sans fusil»? Simplement pour montrer que c'est un film nord-américain, mais qui n'a rien à voir avec les films hollywoodiens pétaradants.

Le film de Lafleur est une comédie qui fait rire jaune. «À Venise, le présentateur italien l'a présenté en disant qu'on sourit, mais en ayant l'impression d'avoir les dents sales...

«En même temps, termine-t-il, je ne voulais pas d'un film cynique. C'est trop facile de tout haïr. Le cynisme ne fait pas avancer les choses. Il y a moyen de rire de nos maladresses. De toute façon, le drame et la comédie se côtoient souvent dans la vie...»

Continental, un film sans fusil prendra l'affiche en salles le 9 novembre.