L'Office national du film du Canada (ONF) risque de perdre une grande partie de sa collection, vieillissante, parce qu'il ne dispose pas de la technologie nécessaire pour la numériser.

Selon le texte d'une vérification interne dont la Presse Canadienne a obtenu copie en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, de nombreux films de la collection de plus de 13 000 oeuvres de l'ONF sont en péril parce que le catalogue de l'organisme est «largement non numérisé» et pourrait se détériorer.

«La numérisation des films aiderait à protéger la collection à long terme», est-il écrit dans le document.

Des vérifications ponctuelles effectuées dans les locaux d'entreposage de l'ONF ont convaincu un vérificateur que la collection de l'organisme fédéral était bien entretenue. Les copies originales des films sont conservées dans des pièces dont la température et le taux d'humidité sont contrôlés, spécialement ventilées et climatisées.

Toutefois, la vérification, effectuée au printemps, a permis de constater que la manipulation et la reproduction continuelles des films les laissent prédisposés à la détérioration. Le vérificateur a observé que quelque 300 boîtes, en moyenne, sortent ou retournent chaque jour dans les locaux d'entreposage.

«Créer des copies numériques réduit les chances de détérioration du matériel original, un risque évident lorsque le film doit être manipulé à des fins de reproduction», peut-on lire dans le texte de la vérification.

Il a été impossible de contacter des responsables de l'ONF, la semaine dernière.

Ce n'est pas la première fois que l'ONF se dit préoccupé par sa collection.

L'organisme a prévenu le Comité permanent du patrimoine canadien, en avil 2005, que les «caprices du temps et les répercussions de restrictions budgétaires répétées ont mis la collection de l'ONF en péril».

Si la collection n'est pas numérisée et si les droits échus des films ne sont pas renouvelés, le catalogue risque de se transformer en «rien de plus qu'un souvenir», a également mis en garde l'organisme.

La nouvelle ministre du Patrimoine canadien, Josée Verner, qui a la responsabilité de l'ONF, a refusé d'accorder un entretien à la Presse Canadienne.