Journée américaine dimanche au festival de Saint-Sébastien qui projette hors compétition The Inner Life of Martin Frost, de l'écrivain Paul Auster, et remet à l'acteur Richard Gere un prix honorifique «Donostia» pour sa carrière.

Président du jury de la 55e édition du festival qui se déroule jusqu'au 29 septembre dans la station balnéaire du nord de l'Espagne, Paul Auster a présenté dimanche son troisième film en tant que réalisateur, après Blue in the face, co-dirigé avec Wayne Wang en 1995 et Lulu on the bridge, en compétition officielle à Cannes en 1998.

Dans The Inner Life of Martin Frost, Martin Frost (David Thewlis) est un écrivain de renom, qui vient de publier un livre et décide de se retirer à la campagne.

Un matin il découvre une femme allongée à ses côtés, Claire Martin (Irène Jacob). À la frontière du réel et de l'imagination, elle devient la muse qui l'aidera à écrire son meilleur roman.

Dans son dernier film, l'auteur de Léviathan (1993) et de Brooklyn Follies (2005), s'inspire de l'un de ses romans, Le livre des illusions, paru en 2002.

«Je voulais faire une histoire sur un homme qui écrit une histoire sur un homme qui écrit une histoire», a déclaré Paul Auster en conférence de presse.

«Mais rien de ce qui se passe ne se passe réellement», a ajouté le réalisateur, venu défendre son film avec l'actrice Irène Jacob et sa fille Sophie Auster.

Le festival a récompensé dimanche l'acteur américain Richard Gere, avec un prix honorifique «Donostia» pour sa carrière.

Le héros d'American Gigolo et de Pretty Woman, né en 1949 à Philadelphie, été accueilli en vrai star par des centaines de fans à Saint-Sébastien. Lors d'une conférence de presse, il s'est dit «très honoré» de recevoir un prix remis avant lui à des acteurs qu'il admirait étant enfant.

L'actrice norvégienne Liv Ullman recevra à son tour vendredi un prix «Donostia» (Saint-Sébastien en basque).

Autre film présenté dimanche, la coproduction germano-autrichienne Free Rainer, de Hans Weingartner, est une réflexion sur le monde de la télévision.    

Après avoir survécu à un accident de la route, Rainer, un producteur qui a fait fortune grâce à des émissions de téléréalité plus bas de gamme les unes que les autres, décide de produire un programme d'actualité qui fasse réfléchir le téléspectateur.

 

Coulé par le peu d'audience de son émission, il démissionne et décide d'enquêter sur les systèmes de mesure d'audimat.

Free Rainer est un film souvent drôle qui a apporté un peu de fraîcheur au festival après la projection de plusieurs films engagés très réalistes. Il a été très bien accueilli par le public.

«Je pense que les gens ne sont pas aussi stupides que les émissions de télévision qu'ils regardent, mais c'est beaucoup moins cher de faire des programmes primitifs, c'est ça que j'ai voulu dénoncer», a expliqué le réalisateur.

«Pendant longtemps, les films allemands étaient intellectuels et ennuyeux. Moi, j'ai essayé de faire un film intelligent mais pas intellectuel», a-t-il souligné.

Le jury décernera samedi le Coquillage d'Or, plus haute récompense du festival.