Le Festival du nouveau cinéma a dévoilé hier à l'Ex-Centris la programmation de sa 36e présentation. Une programmation qui s'annonce d'emblée hétéroclite, puisque le FNC présente à la fois des films attendus depuis Cannes, Venise ou Toronto, dont L'âge des ténèbres de Denys Arcand, mais aussi des premières mondiales et de véritables surprises.

Le FNC montrera, du 10 au 21 octobre, 300 films, dont 133 longs métrages, en provenance de 40 pays. Parmi eux, 17 premières mondiales, et 49 premières nord-américaines. Aussi de la programmation, cinq rétrospectives, et 23 événements spéciaux.

En ouverture et en clôture du festival, deux films symbolisent l'éclectisme de la programmation. En entrée, le FNC présentera Durs à cuire, un «road movie assez extraordinaire», dit Claude Chamberlan, de Guillaume Sylvestre. Dans son premier long métrage, le fils de Denise Bombardier suit les pérégrinations culinaires de deux chefs montréalais, Normand Laprise et Martin Picard.

En dessert, et dans un tout autre registre, le FNC présente le long métrage très attendu de Cristian Mungiu, 4 mois, 3 semaines, 2 jours. À Cannes, ce film roumain sur l'avortement sous Ceausescu avait décroché la Palme d'or.

En compétition pour la Louve d'or, la sélection internationale offre 19 films. Seul film québécois de la sélection, Continental, un film sans fusil, de Stéphane Lafleur, sera présenté pour la première fois au Québec.

On attend aussi Caramel de Nadine Labaki, Control (documentaire sur Ian Curtis, le chanteur de Joy Divison) d'Anton Corbijn, Voleurs de chevaux de Micha Wald. Très remarqué, le premier film de la jeune française Mia Hansen-Löve, Tout est pardonné, est également de la sélection officielle.

Les grands du 7e art

En présentation spéciale, le choix est là aussi vaste et alléchant. Précédés par une très bonne critique en France, on attend Les chansons d'amour de Christophe Honoré, mais aussi La question humaine, de Nicolas Klotz. À la quinzaine des réalisateurs, cette «psychanalyse de l'économie libérale» avait suscité un véritable enthousiasme. De France également, on retrouve le dernier Chabrol (La fille coupée en deux) et le dernier Téchiné (Les témoins).

En première au Québec, I'm Not There de Todd Haynes. Loin d'être un biopic conventionnel sur Bob Dylan, le film, primé à Venise, est interprété par six comédiens, pour autant de visages du chanteur. Tourné l'an dernier à Montréal et dans les Cantons-de-l'Est, le film pourrait même être accompagné à Montréal par son réalisateur.

Également en présentation spéciale, le dernier film du prolifique réalisateur Manuel de Oliveira (Christopher Colombus, The Enigma), Lumière silencieuse de Carlos Raygadas, Nous les vivants de Roy Andersson, Fados de Carlos Saura, Import/Export d'Ulrich Seidl. Du Canada, on découvrira le documentaire de Guy Maddin (My Winnipeg), mais aussi Fugitive Pieces de Jeremy Podeswa.

En panorama international, le FNC présentera California Dreamin de Cristian Nemescu, Deficit, le premier long de Gael Garcia Bernal, Les méduses de Shira Geffen, In the Shadow of Light de Sarah Payton, Et toi t'es sur qui? de la fille de Jacques Doillon, Lola. Sandrine Bonnaire présentera à Montréal Elle s'appelle Sabine, un premier documentaire personnel sur le sort réservé aux autistes. Enfin, un gros morceau de Cannes retient l'attention dans cette section: Persepolis, de Marjane Satrapi et Vincent Parronaud.

Dans la section québécoise et canadienne, on pourra découvrir Le ring, premier long d'Anaïs Barbeau-Lavalette, mais aussi Young People Fucking de Martin Gero. À la sélection annoncée la semaine dernière, un ajout de dernière minute et de taille: L'âge des ténèbres, de Denys Arcand, qui participera avec Marc Labrèche au FNC. Dans un registre plus alternatif, Ice Cream, le long de Jean Leclerc, fera l'ouverture de la section.

Alternatifs aussi, les films du volet Temps 0 devraient nourrir l'imagination. Du mystérieux Blackand White, le seul documentaire sur le réalisateur David Lynch, sobrement intitulé Lynch, au surprenant Sperm, de Taweewat Wantha, un film thaïlandais où il sera question de sperme, d'adolescents onanistes et de géants.

Le FNC présentera plusieurs rétrospectives hommages. À l'ancien critique de La Presse Luc Perreault, mais aussi aux cinéastes Claire Denis, Edward Yang et Antonioni. À la Cinémathèque québécoise, on présentera aussi un hommage au Fresnoy, le studio national français des arts contemporains. Du côté festif enfin, cette nouvelle édition se distingue par une série d'événements très éclatés à la Société des arts technologiques (SAT), des conférences débats sur le futur du cinéma et de soirées DJ.

36e Festival du nouveau cinéma, du 10 au 21 octobre. Infos: www.nouveaucinema.ca