Cate Blanchett est entrée en scène vendredi au Festival de cinéma de Rome avec Elisabeth : The Golden Age, drame historique de l'Indien Shekhar Kapur qui dévoile un nouveau chapitre de la vie de la Reine vierge, après un premier opus en 1999 où tournait déjà l'actrice australienne.

Dans la section Première et donc hors concours, Elisabeth : The Golden Age montre une reine d'Angleterre dans sa vingt-septième année de règne (en 1585), qui doit à la fois affronter la solitude d'une femme au pouvoir sans mari et sans enfant, et gérer la délicate guerre contre l'Espagne catholique.

Longuement applaudi lors de la projection presse, ce film est la suite d'Elisabeth, du même réalisateur, sorti sur les écrans en 1999, qui racontait l'ascension au trône de la fille du Roi Henri VIII et qui avait fait connaître Cate Blanchett au grand public.

«Cela aurait été un caprice de ma part que de dire non à Shekhar Kapur pour tourner la suite», a admis Cate Blanchett lors d'une conférence de presse.

La reine Elisabeth a été une femme extraordinaire dans l'Histoire, et dans ce deuxième film, elle affronte l'Inquisition espagnole tout comme ce dilemme moderne qu'est le temps qui passe, a résumé l'actrice australienne nominée aux Oscars pour le premier Elisabeth.

La reine, âgée de 52 ans, continue de refuser les prétendants de sang bleu qu'on lui présente, lorsque apparaît Walter Raleigh, un bel aventurier (joué par Clive Owen) qui la fait rêver en lui racontant la découverte de nouveaux mondes.

Mais la reine devra vite, et non sans difficulté, reprendre le contrôle de ses sentiments pour revenir dans son rôle de reine.

Alors qu'elle peine à gérer ses émotions de femme, Elisabeth - que Kapur dépeint comme une reine humaine, sensible et non dépourvue d'humour - réussit à repousser l'Inquisition espagnole en allant même jusqu'à descendre sur le champ de bataille en armure et les cheveux détachés, pour enjoindre à son peuple de se battre pour sa foi.

«Il y aura une suite aux deux premiers longs métrages sur la Reine vierge», a indiqué Shekhar Kapur, confirmant ainsi les rumeurs sur son intention de réaliser une trilogie sur Elisabeth.

Vendredi, un des 14 films en concours, Hafez de l'Iranien Abdolfaz Jalili, a été présenté au public.

Construit à la façon d'un Roméo et Juliette à l'iranienne, le quatorzième film du réalisateur raconte l'histoire d'un amour impossible entre la fille d'un grand mufti et un jeune homme qui lui donne des cours privés, le tout dans un lourd contexte religieux.

«Lorsque j'étais petit, je vivais dans une famille religieuse et j'ai dû apprendre très vite à faire semblant et à nier parce qu'ils m'empêchaient de faire quoi que ce soit. A 15 ans je voulais devenir journaliste, mais je savais que je ne pourrais jamais faire ce métier librement», a raconté Abolfazl Jalili en conférence de presse, précisant qu'il n'avait pas tourné son film en Iran car il n'en aurait pas eu la permission.

Samedi, après dix ans d'absence, le réalisateur américain Francis Ford Coppola présentera son nouveau film, Youth Without Youth, adapté d'une nouvelle de l'écrivain et philosophe roumain Mircea Eliade.

Dans ce film tourné pendant dix-huit mois en Roumanie et qui se déroule à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, l'acteur Tim Roth interprète le héros de cette nouvelle fantastique.

Quatorze longs métrages sont en compétition à cette Fête du cinéma (18-27 octobre) et quinze films sont présentés en avant-première.