La maison du pêcheur, projet de film actuellement en scénarisation, racontera la vie des frères Rose juste avant la crise d'octobre 1970. Produit par Vic Pelletier, le long métrage scénarisé par Jacques Bérubé devrait être réalisé par Alain Chartrand (Simonne et Chartrand), a appris La Presse.

La maison du pêcheur, c'est d'abord une célèbre boite à chansons. Nous sommes à Percé, en 1969. Dans un an, le Front de libération du Québec (FLQ) enlèvera et tuera le ministre Pierre Laporte. Paul Rose, Jacques Rose et Francis Simard seront ensuite arrêtés et emprisonnés.

Mais en Gaspésie, en 1969, l'heure est aux artistes, à l'émergence d'une culture nouvelle. «En 1969, les frères Rose avaient l'habitude d'aller à La maison du pêcheur. Ils allaient là dans le but de passer du bon temps, de vivre bien, mais ça ne faisait pas l'affaire de la bourgeoisie de Percé», raconte le producteur Vic Pelletier.

Les deux frères Rose seront expulsés de la boîte à chanson, un soir, manu militari. Selon Vic Pelletier, «ça a fait tout un conflit». D'après le producteur, le scénario, met à jour «une antipathie au système bourgeois» qui est peut-être l'un des déclencheurs de la célèbre crise d'octobre.

«Le film va être assez clair: ce qui a été vécu à La maison du pêcheur précède une nouvelle idéologie», poursuit Vic Pelletier. L'histoire sera vue avec les yeux d'un ami des deux frères Rose, mais Paul et Jacques ont été consultés lors de l'écriture du scénario.

Le scénario de La maison du pêcheur sera bientôt définitif. Vic Pelletier espère pouvoir déposer le projet de film auprès des institutions publiques au printemps pour obtenir le financement nécessaire à sa production, et obtenir un budget situé entre 1,8 et 2 millions.

C'est la première fois que la maison de production de Matane se lance dans un projet de long métrage de fiction. Aussi, Vic Pelletier a sollicité les conseils de Claude Bonin, le producteur de Cruising Bar 2. Aucun casting n'a été établi pour l'instant.

Vic Pelletier se montre enthousiaste en évoquant ce projet. «C'est un film annonciateur du mois d'octobre 1970. Je crois qu'il va intéresser les gens, mais c'est un intérêt qui va au-delà de la politique», juge-t-il.