Les négociations sur les droits d'auteurs entre scénaristes et producteurs de Hollywood ont été rompues mercredi, quelques heures avant l'expiration des contrats des scénaristes de cinéma et de télévision, laissant planer la menace d'une grève historique des auteurs susceptible de paralyser toute l'industrie.

Le syndicat des scénaristes (Writers Guild of America, WGA) a récemment donné son feu vert à 90 pour cent à une grève si nécessaire. Il s'agirait du premier mouvement de ce type depuis 1988, époque à laquelle le conflit avait duré cinq mois et coûté des centaines de millions de dollars à l'industrie cinématographique et télévisuelle américaine.

Aucun membre de la WGA n'était joignable dans l'immédiat et on ne savait pas encore si la fin des négociations entraînerait le déclenchement d'une grève. La WGA a prévu une réunion de ses 12 000 membres jeudi soir à Los Angeles.

Le syndicat des producteurs (Alliance of Motion Picture and Television Producers, AMPTP) a indiqué mercredi qu'aucune nouvelle négociation n'était prévue jeudi.

Les scénaristes exigent notamment une revalorisation de leurs droits d'auteurs liée aux nouveaux modes de diffusion de leurs oeuvres, tels l'Internet, les téléphones cellulaires, les baladeurs numériques ou la vente de DVD.

Ce mouvement de grogne est soutenu par les principaux syndicats de Hollywood dont le très influent Screen Actors Guild (la Guilde des acteurs de cinéma). Mais les responsables de ce syndicat soulignent que ses 150 000 membres ont toutefois l'obligation de continuer à travailler.

En cas de grève, les premières productions touchées seraient les talk-shows de soirée des chaînes américaines, comme le célèbre Tonight Show with Jay Leno ou encore Saturday Night Live. En manque d'auteurs pour alimenter leur contenu, ces émissions devraient avoir recours à des rediffusions.

Les films ou les séries pour la télévision ne seraient en revanche pas affectés immédiatement, les producteurs ayant emmagasiné des dizaines de scénarios en prévision d'un éventuel conflit. Les séries disposent elles aussi de suffisamment de scénarios ou d'épisodes déjà tournés pour tenir jusqu'au début de l'année 2008.

Si la grève venait à durer, les chaînes de télévision devraient toutefois programmer des émissions de téléréalité, d'informations, ou des rediffusions pour combler les tranches d'émissions à heures de grande écoute laissées vacantes par l'absence de séries.