Les qualités visuelles de la trilogie de Philip Pullman, «À la croisée des mondes», ont facilité la tâche de Ruth Myers, conceptrice des costumes de La boussole d'or: «Je n'ai eu qu'à mettre sur papier les images qui me sont apparues au fil de ma lecture», a-t-elle dit en conférence de presse à Londres.

Le même phénomène s'est produit pour Michael Fink, le superviseur des effets spéciaux du film de Chris Weitz mais, là, la chose aurait pu virer au cauchemar: comment allait-il mener à l'écran ce qu'il avait «vu» ?

«Nous avons dû inventer beaucoup d'outils», a-t-il pour sa part indiqué. Des outils qui n'étaient pas destinés aux grands temps du récit, comme le duel à mort entre deux ours en armure, mais aux petits. À ces moments d'intimité entre les personnages - quand l'un est incarné par un acteur et l'autre, son autre moitié, son âme, son daemon, par une créature virtuelle. «Les petites choses, dans un cas comme celui-là, sont beaucoup plus compliquées que les grandes.»

Il a ainsi développé le «design» de ces daemons de forme animale, très réalistes en ce sens, mais qui possèdent en même temps une qualité spirituelle qui les distingue des animaux. «Nous avons travaillé six mois pour mettre au point la première scène où Lyra et Pantalaimon sont en présence mais quatre jours pour la dernière!»

Entre les deux moments, des scènes de groupes - compliquées en temps normal, plus encore dans ce film: «Nous avions les humains devant la caméra mais nous devions chorégraphier leurs déplacements avec l'idée que, plus tard, nous aurions à ajouter leurs daemons», souligne Chris Weitz. Pour qui l'autre grand défi de la production a été les ours en armure.

Ces ours qui n'en sont pas vraiment, qui sont des créatures dotées de parole et d'une intelligence égale à celle des hommes. «Pour les créer, nous avons amalgamé plusieurs animaux, avec subtilité», fait Michael Fink. Son équipe et lui ont, pour servir ces personnages, développé de nouvelles techniques. Afin, par exemple, de leur créer une fourrure réaliste mais unique en couleur comme en texture; afin qu'une main humaine puisse caresser ce pelage virtuel; afin de donner à ces créatures des expressions «faciales» convaincantes.

Cette mission-là est indéniablement accomplie.