L'ennemi intime, une plongée du Français Florent Emilio Siri dans les heures sombres de la Guerre d'Algérie, a raflé la mise vendredi au 31e Festival international de cinéma du Caire, en enlevant notamment les prix du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Au travers de l'histoire, en 1959, du lieutenant Terrien (Benoît Magimel), affecté à un avant-poste de l'armée française dans les montagnes de Kabylie, Siri cherche à présenter le conflit dans un spectaculaire film d'action et à décrire intimement la descente aux enfers de soldats français dépeints à la fois comme bourreaux et victimes.

Le long-métrage offre un «avertissement unique sur la futilité des combats armés», a estimé le réalisateur britannique Nicholas Roeg, président du jury, au moment de remettre la Pyramide d'or du meilleur film.

Albert Dupontel, qui incarne le sergent Dougnac, un «dur» qui conserve un certain code de l'honneur dans un océan de barbarie, a pour sa part obtenu la récompense du meilleur acteur.

Le prix Naguib Mahfouz du meilleur premier film a été attribué au Mexicain Juan Patricio Riveroll qui a «délibérément défié les règles» cinématographiques dans Opera, a précisé M. Roeg.

Le Marocain Daoud Oulad Syad a lui reçu le Prix du meilleur film arabe pour En attendant Pasolini.

Le 31e Festival du Caire, qui avait débuté mardi soir, tente de reprendre sa place de rendez-vous international du cinéma face aux festivals de Marrakech, plus créatif, ou de Dubaï, plus riche.

«Nous regagnons notre position, la première aux yeux du monde», avait déclaré à l'AFP avant l'ouverture son président, l'acteur vedette Ezzat Abou Ouf, se félicitant de la venue de Matt Dillon ou de Harvey Keitel.

Dix-neuf films, provenant de 16 pays, étaient en lice pour la Pyramide d'or, tandis que 13 autres se disputaient le prix du meilleur film arabe.

Au total, 153 films d'une centaine de pays ont été projetés.