I Am Legend exploite un concept très primaire, une peur qui l'est aussi : «La peur du noir, la peur d'être seul. Des peurs qui font partie de l'inconscient collectif», résume Will Smith qui incarne le seul survivant de New York (et peut-être du monde) à une hécatombe provoquée par un virus.

Dans le roman de Richard Matheson, Robert Neville (Smith), personnage central du récit, est un travailleur d'usine. Pour tenter de trouver une cure à l'épidémie, il apprendra les techniques et méthodes scientifiques dans les livres. Dans l'adaptation que signe Francis Lawrence, Robert Neville est un scientifique de pointe. Brillant. Reconnu. L'acteur qui l'incarnait devait donc savoir manipuler la seringue et le microscope de manière convaincante. Et, lors-qu'il soliloque, donner l'impression de savoir de quoi il parle.

«Will, Akiva et moi sommes donc allés rencontrer des virologues», indique le réalisateur. De ces gens qui travaillent dans les laboratoires des Centers for Disease Con-trol. Des labos de niveau de sécurité 3, mentionne Francis Lawrence. C'est élevé. En ces lieux se trouvent les agents contagieux les plus mortels et les plus virulents.

Ils ont alors compris combien la possibilité qu'un rétro-virus mute et qu'il soit impossible d'en contrôler la propagation n'était pas une fantaisie de science- fiction. «J'ai réalisé que les virus peuvent se trouver au sommet de la chaîne alimentaire. C'est humiliant et terrifiant à la fois de voir combien un virus mutant peut avoir un impact destructeur inversement proportionnel à sa taille. Destructeur et durable», note Akiva Goldsman, qui a utilisé tout cela dans son scénario.

Ne restait ensuite qu'à imaginer le monde une fois que cet ennemi, implacable et microscopique, aurait frappé. Et à mettre Will Smith aux commandes, manière homme de sciences. Il n'a pas eu trop de problème pour cet aspect-là du personnage : «Les maths et les sciences ont toujours été les matières dans lesquelles je réussissais le mieux à l'école», rappelle celui dont les résultats scolaires étaient, en effet, très au-dessus de la moyenne. Le bagage ne lui est pas inutile pour cette incursion dans le monde à la dérive de I Am Legend.