L'âge des ténèbres s'est placé en deuxième position du classement des 10 films ayant rapporté le plus d'argent cette fin de semaine au Québec. Avec des recettes de 281 751 $, le plus récent film de Denys Arcand a néanmoins passé «un très bon premier week-end en salle», selon Patrick Roy, président d'Alliance Vivafilm.

N'empêche, 281 751 $, c'est moins que le numéro un du box-office nord-américain du week-end, The Golden Compass, dont les entrées au Québec ont généré des revenus de 623 456 $. Mais «c'est un score très honorable pour le film: il a quand même 16 % des parts de marché», note Simon Beaudry, président de Cinéac, la firme qui compile les entrées au Québec.

Présenté sur 82 écrans dans la province, le film affiche une rentabilité moyenne par écran de 3436 $. «Ce qui est clair, c'est qu'on a prouvé avec le week-end qu'il ne manquait pas d'écrans. C'est une sortie très équilibrée», se félicite Patrick Roy.

Un autre point de satisfaction pour le distributeur: les réactions plutôt positives du public. Rien n'avait été épargné à L'âge des ténèbres, présenté en clôture à Cannes. Une sortie québécoise repoussée de mai à décembre, des critiques négatives en France, une sortie en catimini dans l'Ouest.

«Je pense qu'il faut bien le dire: après toute la presse négative, les gens allaient voir le film un peu à reculons. Ce qu'on constate, c'est qu'ils ne le regrettent pas. C'est un très bon premier week-end», dit Patrick Roy.

Au box-office, L'âge des ténèbres fait un score bien inférieur à celui que son palmé, oscarisé et césarisé prédécesseur, Les invasions barbares, dont les entrées au premier week-end totalisaient 649 675 $.

Sorti en mai 2003 sur 136 écrans, le film affichait une rentabilité moyenne de 4777 $ par salle.

Peut-on comparer un Denys Arcand 2003 avec un Denys Arcand 2006? C'est un calcul auquel Patrick Roy refuse de se prêter. «C'est différent de sortir un film au mois de mai par rapport à ce temps-ci. Les invasions a été lancé deux ou trois semaines après Cannes. Mais ça se pourrait qu'on ait une hausse du box-office pendant les semaines de Noël», explique Patrick Roy.

Justement, s'il avait été lancé dans le sillage de Cannes, comme il en été initialement question, le film aurait-il attiré plus de spectateurs en salle? «Ça, Dieu seul le sait, répond du tac au tac Patrick Roy. On avait une décision à prendre en fonction des informations disponibles. Après, on l'assume.»

Le distributeur ne souhaite pas révéler ses attentes pour l'avenir du film en salle. Il espère toutefois pouvoir prolonger sa durée de vie au maximum, pour pouvoir bénéficier de la hausse de spectateurs durant la période cruciale des Fêtes. «Notre objectif, c'est de l'établir pour les semaines de Noël», affirme-t-il.

Les grands succès du box-office du cinéma québécois cette année avaient connu un démarrage plus fort en salle. Nitro avait dépassé le million pour sa première fin de semaine en salle sur 125 écrans.

Les 3 p'tits cochons avaient atteint les 530 000 $ de recettes en un week-end. Soie, dont le box-office total dépasse à peine les 700 000 $, avait fait 210 000 $ de recettes pour son premier week-end dans 61 salles.

Mais peut-on comparer Denys Arcand, Alain Desrochers et Patrick Huard? Il semble bien, là aussi, que non. «Aux États-Unis peut-on comparer Batman avec Woody Allen?» demande Simon Beaudry, président de Cinéac, la firme qui compile le box-office, juge lui aussi que «c'est un bon départ, compte tenu du propos et du traitement du film.»