L'annonce de la sélection des Golden Globes lance jeudi la saison des récompenses de Hollywood qui culminera avec les Oscars fin février, course de fond de deux mois et demi où se détachent déjà des favoris.

L'association de la presse étrangère de Hollywood va révéler très tôt (5h20 locales) à Beverly Hills les noms des finalistes dans les 25 catégories de cette première cérémonie majeure sur la route des Oscars, dont elle est considérée comme l'antichambre.

L'événement lui-même se déroulera le 13 janvier dans un luxueux hôtel de la ville des stars de cinéma à l'ouest de Los Angeles. Ce mois d'intervalle est mis à profit par les studios pour pousser leurs poulains, via d'intenses campagnes de presse et de relations publiques.

Plusieurs favoris se détachent déjà, notamment dans les catégories reines des meilleurs films et des meilleurs acteurs. Contrairement aux Oscars, les Golden Globes font la distinction entre films dramatiques et films comiques ou musicaux, multipliant ainsi les trophées.

Côté longs métrages, les drames Reviens-moi, Les promesses de l'aube, The Great debaters, Michael Clayton et Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme des frères Coen devraient passer le cap des nominations, estime Tom O'Neil, éditorialiste de The Envelope, section du Los Angeles Times consacrée aux récompenses du 7e art.

Dans la catégorie des acteurs, Johnny Depp fait déjà beaucoup parler de lui pour Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street, sanglante adaptation signée Tim Burton d'une pièce musicale de Broadway. «On dirait qu'il est le favori pour toutes les récompenses importantes de la saison», note M. O'Neil.

Mais il faudra aussi compter avec Daniel Day-Lewis pour There Will be Blood et Javier Bardem, excentrique tueur chez les Coen, remarque le rédacteur en chef du site Movies.com, Lew Harris: «Ce sont eux qui raflent toutes les récompenses jusqu'ici et je ne peux pas imaginer qu'ils ne soient pas aux Golden Globes».

La cuvée 2008 des trophées hollywoodiens pourrait sourire aux Français avec en premier lieu Marion Cotillard, grande favorite parmi les actrices pour sa performance en Édith Piaf dans La vie en rose, selon M. O'Neil: «Elle va gagner aux Globes et sera nommée aux Oscars», a-t-il affirmé.

Juliette Binoche a reçu la statuette du second rôle pour Le patient anglais en 1997, mais aucune comédienne française n'a obtenu l'Oscar de la meilleure actrice depuis Simone Signoret, distiguée pour Les chemins de la haute ville (1959).

Le nom de Matthieu Amalric circule aussi pour son rôle dans Le scaphandre et le papillon, qui a ses chances pour le Golden Globe de la meilleure oeuvre en langue étrangère. Le long métrage compte parmi ses producteurs Kathleen Kennedy, partenaire de nombreux films de Steven Spielberg.

Présenté aux Oscars par la France, le dessin animé Persépolis pourrait concourir dans deux catégories, meilleur film en langue étrangère et meilleure oeuvre d'animation.

Cette saison de récompenses risque de se dérouler à l'ombre de la grève des scénaristes hollywoodiens, entamée le 5 novembre et qui semble devoir durer après la rupture avec fracas des négociations la semaine dernière. Or, ce sont ces grévistes qui écrivent d'habitude les bons mots de l'hôte des Oscars.