Le film sur les 100 ans du Canadien de Montréal, qui devait être en salle début décembre 2008, sortira plutôt à l'automne 2009. Le scénario a été réorienté, un nouveau scénariste a été engagé et le réalisateur Sylvain Archambault devra tourner des scènes de hockey avec les joueurs du Canadien au Centre Bell l'été prochain.

Le Canadien voulait lancer les festivités de son 100e anniversaire avec éclat en présentant au grand écran le 5 décembre 2008 un film de fiction produit par Cité-Amérique et réalisé par Sylvain Archambault, qui signe la télésérie Les Lavigueur, la vraie histoire.

Ce film, qui fera l'objet d'une distribution mondiale, sortira plutôt à l'automne 2009, à temps pour la date du centenaire de la fondation de l'équipe montréalaise, le 4 décembre, nous dit la productrice Lorraine Richard.

Au départ, ce film devait être scénarisé par Georges-Hébert Germain (auteur de Monica la mitraille et de la biographie de Guy Lafleur) et Marc Robitaille (Souvenirs d'hiver et Un été sans point ni coup sûr). Ils ont écrit le synopsis et fait le découpage.

Au moment d'en rédiger la première version dialoguée, Germain et Robitaille ont appris que leurs services n'étaient plus requis et qu'Archambault travaillerait désormais avec Jacques Savoie, auteur des textes des Lavigueur, avec qui le réalisateur a eu «un coup de foudre artistique».

Le report de la sortie du film n'est pas dû à un retard dans l'écriture du scénario, assure Archambault. «C'est à cause la disponibilité des joueurs du Canadien, explique-t-il. Le scénario est prêt, Jacques l'a écrit extraordinairement rapidement, il est rendu à sa deuxième version dialoguée, c'est vraiment bon. Le Canadien a dit: Écoutez, avec cette nouvelle histoire-là, vous avez besoin des joueurs sur la glace, on refait les parties, avec 21 000 personnes dans les gradins, faut attendre à l'été lorsqu'ils sont en vacances... Comme l'année de la célébration est 2009, on est donc tout à fait en harmonie avec l'horaire qui nous est proposé maintenant.»

Top secret

Le scénario du duo Germain-Robitaille mettait en scène deux personnages fictifs mordus de hockey, du Canadien et de son histoire, et permettait l'insertion de films d'archives des Glorieux. Archambault est très peu bavard au sujet du nouveau scénario.

«C'est top secret, on nous a demandé de garder le couvercle là-dessus et c'est ce que je fais, mais ça va être un film très passionné et très touchant, dit-il. Il y a beaucoup de passion et d'espoir dans ce film-là. C'est ce qu'est le Canadien, en fait: passion et espoir.»

Il parle d'une même approche, mais d'un scénario complètement différent: «C'est vraiment une fiction, mais dans cette fiction, il y a évidemment certaines archives traitées d'une manière très intéressante, ça va être assez nouveau. On ne fait pas un film du Canadien d'une manière usuelle, ça prenait un angle assez magique et je pense qu'on l'a trouvé.»

Georges-Hébert Germain et Marc Robitaille ont appris qu'ils n'étaient plus du projet à la fin de l'été dernier. Ils ne s'y attendaient pas. D'autant plus, disent-ils, qu'on ne leur avait pas parlé de blocage au niveau du scénario. Ils avaient eu très peu de rencontres avec Archambault qui était pris par la postproduction de la série Bob Gratton 2 et la préproduction des Lavigueur.

«S'il y avait eu un problème majeur, j'espère qu'on nous l'aurait dit avant, mais ça ne semblait pas être le cas, dit Robitaille. Nous, on poursuivait à partir des paramètres qu'Archambault lui-même nous avait proposés.»

«C'est vrai, Sylvain l'a reconnu, corrobore la productrice Lorraine Richard. C'était l'histoire qu'on devait avoir, mais ça a bloqué. Sylvain se sentait vraiment coincé, il ne voyait pas comment il pourrait être à l'aise avec l'histoire. On s'est tous trompés parce qu'au départ, on était tous d'accord. C'est malheureux, ce n'est pas quelque chose qu'on aime faire. On a essayé d'être le plus direct possible, de respecter le travail qui avait été fait, mais quand ça arrive, ça arrive.»

Cette décision n'a rien à voir avec Jacques Savoie, assure Archambault, qui a dans ses cartons d'autres projets de films avec ce romancier et scénariste qui a signé les textes des Soeurs Elliot et de René II (sur René Lévesque). «(Germain et Robitaille) sont des gens très talentueux, mais à un moment donné, il a fallu changer d'optique, dit-il. L'univers dans lequel on baignait était trop réducteur et on est passé à une autre vague. Lorraine m'a dit: D'accord, on fait autre chose, avec qui veux-tu travailler? J'ai une belle complicité avec Jacques Savoie, je sais qu'il est très prolifique, qu'il travaille très rapidement et on avait besoin de ça.»