Des comédiens de la seconde génération marchent sur les pas de leurs pères au festival du film de Sundance dans l'Utah, qui propose cette année trois films avec des enfants de célébrités.

«Ce qui m'enthousiasme le plus cette année c'est le nombre de nouveaux réalisateurs (indépendants)», a déclaré le comédien Robert Redford, à l'ouverture du festival qu'il a fondé en 1981.

«Il y a un nouvel esprit qui semble émerger avec les nouveaux réalisateurs». «Tandis que certains des cinéastes du passé étaient liés à la génération du baby boom (...) maintenant, il y a un nouveau groupe qui clame: "nous ne voulons pas hériter de quoi que ce soit. Nous voulons faire quelque chose de nouveau"», affirme le comédien, âgé de 70 ans, héros de The Sting et de All the President's Men.

La fille de Robert Redford, Amy, sort de l'ombre de son célèbre père pour tracer sa propre voie, et faire ses débuts de réalisatrice avec The Guitar, un film basé sur l'histoire vraie d'une jeune femme qui découvre qu'elle a un cancer en phase terminale.

Colin Hanks rejoint son père renommé Tom Hanks (connu notamment pour Forrest Gump) à l'affiche de The Great Buck Howard, où il interprète un étudiant en droit qui tente une carrière dans l'industrie du divertissement auprès d'un magicien.

Et Jason Ritter, le fils de l'acteur de télévision à succès John Ritter, fait sa troisième apparition à Sundance, avec la production de Good Dick, un film dans lequel il joue également, qui met en scène une jeune femme tirée de son isolement par un employé d'un magasin de vidéos épris d'elle.
 
«J'ai passé des auditions pour des comédies où j'entendais "ton père était le meilleur comédien de tous les temps et tout ce qui sortait de sa bouche était comique et ce genre de choses. OK, maintenant vas-y!", et moi j'étais intimidé», a-t-il raconté à CNN.
  
Amy Redford, 37 ans, a surtout été actrice, apparaissant récemment dans les séries télévisées Sex and the City, The Sopranos et Law & Order. Elle interprète aussi un petit rôle dans Sunshine Cleaning lancé cette année à Sundance.
  
«Pour moi, c'est une évolution naturelle que de devenir réalisatrice», a-t-elle déclaré à l'AFP. «Je suis reconnaissante de l'expérience que j'ai eue en tant qu'actrice mais je savais aussi que je voulais m'impliquer dans la mise en scène», explique la jeune femme, qui ressemble beaucoup à son père.
  
Elle précise qu'elle voulait devenir réalisatrice dès le lycée mais qu'elle a été «kidnappée dans la comédie».
  
Tourner son film à petit budget en seulement trois semaines à New York s'est révélé parfois ambitieux, reconnaît-elle.
  
Aussi elle se tourne de temps en temps vers son père pour des conseils et admet que «la plupart des expériences» du célèbre comédien l'ont «habitée, l'ayant vu réaliser ses films depuis des années».
  
Pourtant, elle n'a pas choisi le festival de Sundance pour lancer son film parce que c'était le festival fondé par son père, insiste-t-elle. Son film collait juste bien avec ce festival, dont la priorité est de découvrir de nouveaux réalisateurs indépendants, explique-t-elle.
  
Pièce maîtresse d'une fondation culturelle lancée par Robert Redford en 1981, Sundance, qui se tient cette année à Salt Lake City jusqu'au 27 janvier, est devenu un rendez-vous majeur de la profession, où Hollywood vient faire son marché.
  
Robert Redford, qui n'avait toujours pas vu le film de sa fille à l'ouverture du festival jeudi soir, a confié aux journalistes: «je suis là en tant que père, je la soutiens comme son père».
  
«J'ai toujours encouragé tous les membres de ma famille à être indépendant. Tu empruntes ta propre voie et tu la suis, c'est ce qui importe. Elle est ici avec son travail à elle», dit-il.