Un documentaire baptisé Flow, présenté au Festival du film de Sundance, condamne les industriels de l'eau et demande une résolution de l'ONU établissant comme droit de l'Homme l'accès à cette ressource vitale.

Le film de la réalisatrice française Irena Salina vise notamment les groupes français Suez et Vivendi Environnement, aussi bien que le Suisse Nestlé, qu'elle accuse de surexploiter les ressources en eau potable.

Même la Banque mondiale est dans le collimateur de ce documentaire, qui l'accuse de financer des projets hydrauliques responsables du déplacement de 80 millions de personnes, au lieu de soutenir des projets communautaires plus petits, plus économiques et plus respectueux de l'environnement afin de fournir de l'eau potable aux pauvres.

«Nous ne pouvons pas laisser les entreprises continuer à polluer notre eau. Il nous faut des régulations fortes pour empêcher cela, et aussi pour les empêcher de capter nos ressources en eau à leur profit», a déclaré la réalisatrice à l'AFP.

Soutenue par un collectif militant, Irena Salina plaide notamment pour un traité international contraignant afin de protéger les droits humains en matière d'eau.

Son film montre aussi bien des plombiers africains qui raccordent secrètement un bidonville au réseau d'eau, qu'un scientifique californien dénonçant la présence de toxines dans l'eau aux États-Unis ou le PDG du groupe Suez, qui explique que la privatisation de l'eau représente l'avenir.

Selon la Canadienne Maude Barlow, auteur d'un livre sur la crise de l'eau, qui cite des chiffres de l'Organisation mondiale pour la santé (OMS), plus d'un milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable dans le monde et les maladies véhiculées par une eau impure font plus de morts chaque année que le sida, le paludisme et les guerres réunis.