Avec son budget record de 78 millions d'euros, sa sortie massive et simultanée sur quelque 5000 écrans dans une quarantaine de pays d'Europe le 30 janvier et sa ribambelle de stars en guise de casting, Astérix aux Jeux olympiques est calibré pour faire tinter le tiroir-caisse.

Film le plus cher du cinéma français, ce troisième Astérix fera-t-il mieux que les deux premiers, vus chacun par quelque 25 millions de spectateurs?

Tourné en 1998 par Claude Zidi, Astérix et Obélix contre César avait eu 10 millions de spectateurs en France, 15 millions dans le monde. À l'inverse Astérix et Obélix: mission Cléopâtre réalisé en 2002 par Alain Chabat avait davantage séduit dans l'Hexagone (14,5 millions de tickets vendus, contre 10 millions à l'international).

«Nous avons pensé, produit, «casté» et réalisé ce film pour qu'il s'exporte beaucoup mieux que le Chabat», affirme à l'AFP Emmanuel Montanat, l'un des responsables de La Petite Reine qui a produit Astérix aux JO avec Pathé, la société de Jérôme Seydoux.

«Nous visons au moins 10 millions d'entrées en France, où le film sort sur 950 écrans», sa plus grosse distribution avant la Russie (environ 800). Astérix aux Jeux olympiques sera aussi à l'affiche en Allemagne, Espagne, Belgique, Pays-Bas, Suisse, Grèce, Italie, dans les pays scandinaves, en Europe centrale et en Turquie. Le film est sorti en Pologne en avant-première mondiale, en version doublée, dès le 25 janvier.

Le principal atout du troisième long métrage tiré des aventures du petit Gaulois moustachu créé par Goscinny et Uderzo, outre sa popularité mondiale, est son casting de stars.

Le générique de ce film coréalisé par Frédéric Forestier (Le Boulet) et Thomas Langmann - le fils de Claude Berri, qui dirige La Petite Reine - aligne des «poids lourds» du cinéma français: Alain Delon alias César, Gérard Depardieu qui incarne à nouveau Obélix mais aussi Clovis Cornillac sous les traits d'Astérix, Benoît Poelvoorde, Franck Dubosc, José Garcia, Elie Semoun...

Mais Astérix aux Jeux olympiques a pour mission de séduire partout grâce à sa distribution internationale, qui rassemble l'Espagnol Santiago Segura, l'Allemand Michael Herbig, les Italiens Paolo Kessisoglu et Luca Bizzarri, le Canadien Stéphane Rousseau... Sans parler des sportifs à l'identité à peine transposée, tels que le pilote de F1 Michael Schumacher («Schumix»), la joueuse de tennis Amélie Mauresmo («Amélix»), le basketteur Tony Parker («Tonus Parker»), le footballeur Zinédine Zidane («Numérodix»).

Résultat: la somme des cachets des comédiens dépasse les dix millions d'euros, contribuant à alourdir un budget déjà gonflé par les droits d'auteur (7 M EUR), les décors et costumes (8 M EUR) et les moyens techniques (32 M EUR) d'un tournage de 5 mois à Alicante, dans le sud-est de l'Espagne.

Cette note salée condamne le film au succès commercial, d'où une certaine fébrilité chez ses producteurs, Pathé et La Petite Reine, qui bouclent ces jours-ci trois semaines-marathon de promotion dans toute l'Europe.

Ainsi, après un accueil mitigé lors des premières projections organisées pour la presse magazine française début décembre, les journalistes n'ont-ils plus été conviés à voir le film avant sa sortie comme c'est l'usage.

En revanche, une campagne publicitaire massive déferle depuis novembre et jusqu'en février, grâce à de multiples «partenariats».