La Berlinale s'ouvrira jeudi au son des guitares électriques des Rolling Stones, héros de Shine a Light, un portrait filmé du groupe de rock culte signé par le cinéaste américain Martin Scorsese, lequel précèdera Madonna, Penélope Cruz et Daniel Day-Lewis sur le tapis rouge.

Très attendu, ce documentaire de l'auteur des Affranchis - qui mêle entrevues, images d'archives et captation, avec un impressionnant dispositif de caméras, d'un concert donné à New York à l'automne 2006 - sera dévoilé jeudi soir hors compétition, en avant-première mondiale et en présence des Stones, Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts et Ron Wood.

Pour le directeur artistique du 58e Festival international du film de Berlin (7-17 février) Dieter Kosslick, 59 ans et six éditions à son actif, avoir décroché ce film est un «coup de maître».

«Ils devaient avoir confiance dans le festival pour nous confier une avant-première de cette envergure. Parce que vous pouvez imaginer ce qui va se passer ce soir-là sur le tapis rouge!», a-t-il déclaré à l'AFP.

Selon lui, «cette année, la Berlinale ne sera pas particulièrement politique, moins que d'habitude en tout cas. Elle sera plus musicale».

Car la rockeuse Patti Smith se voit consacrer un film montré à la Berlinale, tout comme le groupe Crosby, Stills, Nash & Young. Quant au bel acteur de Bollywood Shah Rukh Khan, il y dévoilera Om Shanti Om.

Côté glamour, les actrices ne manqueront pas: Julia Roberts est à l'affiche de la tragédie familiale Fireflies in the Garden, Scarlett Johansson et Natalie Portman jouent deux soeurs qui intriguent pour gagner les faveurs du Roi anglais Henry VIII dans The Other Boleyn Girl.

Isabella Rossellini sera là en tant que réalisatrice, pour présenter des courts métrages sur la vie sexuelle des insectes (Green porno).

Enfin, Penélope Cruz vient avec Elegy tiré d'une nouvelle de Philip Roth et la chanteuse et comédienne américaine Madonna montrera - dans la section parallèle Forum - son premier film Filth and Wisdom.

Deux films américains en lice pour l'Ours d'or - décerné cette année par un jury présidé par le cinéaste Costa-Gavras - devraient faire du bruit: le documentaire-choc d'Errol Morris Standard Operating Procedure, sur les tortures perpétrées à la prison irakienne d'Abou Ghraïb, et le drame de Paul Thomas Anderson There Will be Blood, qui vaut à Daniel Day-Lewis une nomination aux Oscars pour son rôle d'un magnat du pétrole.

Sur les 21 oeuvres en compétition, trois sont françaises. Érick Zonca montre son deuxième film Julia inspiré du Gloria de Cassavetes, dix ans après La vie rêvée des anges, Philippe Claudel vient avec Il y a longtemps que je t'aime où Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein campent deux soeurs séparées par un drame, et le Marseillais Robert Guédiguian dirige ses acteurs fétiches Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan dans le polar Lady Jane.

Michel Gondry, le plus américain des cinéastes français (Eternal Sunshine of the Spotless Mind), clôturera la Berlinale en montrant hors compétition Soyez sympas, rembobinez avec Jack Black et Mia Farrow, l'une des fantaisies semées d'effets spéciaux bricolés artisanalement, dont il a le secret.

Couronnée d'un Ours d'or l'an dernier - remporté par Le mariage de Tuya du Chinois Wang Quan'an - l'Asie est représentée par quatre films: In Love We Trust du Chinois Wang Xiaoshuai, sur la lutte d'une mère pour sauver son enfant atteint de cancer, Sparrow où le prolifique hong-kongais Johnnie To met en scène des pickpockets, Night and Day du sud-Coréen Hong Sangsoo et Our Mother du Japonais Yoji Yamada.