Huit semaines avant le début du tournage de The Spiderwick Chronicles, Karey Kirkpatrick a reçu un coup de fil de la productrice Kathleen Kennedy. Voulait-il se joindre à l'équipe? Avait-il le temps et le désir de remanier en profondeur le scénario déjà existant? Il a lu les romans. Et a accepté. Parce que les livres de Holly Black et Toni DiTerlizzi ont trouvé un écho en lui.

«C'est un préalable, a-t-il affirmé en entrevue à La Presse. Je n'accepte pas d'adapter un roman avec lequel je ne me sens pas d'affinités, si son message, son esprit ne m'interpellent pas.»

Ainsi, peut s'expliquer son excellent travail d'adaptation de James and the Giant Peach de Roald Dahl et Charlotte's Web de E.B. White. Et de The Spiderwick Chronicles, dont il a particulièrement aimé le propos - qu'il résume ainsi: «Rien n'est tel qu'il apparaît au premier regard et la manière dont vous voyez les choses n'est pas obligatoirement la seule manière de les voir.»

Il s'est donc attelé au travail, «avec cette impression que la locomotive allait se mettre en route alors que moi, devant, j'étais encore en train de poser les rails». Et il a continué à écrire pendant le tournage, de septembre à décembre 2006, à Montréal. Les cafés du Vieux les ont d'ailleurs accueillis régulièrement, son ordinateur et lui!

C'est là qu'il s'installait quand il n'était pas sur le plateau. Qu'il a parfois évité, il l'avoue, pendant le mois d'octobre. «Il paraît que ça a été le plus pluvieux des 100 dernières années, et je suis prêt à le croire! Ça n'arrêtait pas.» Ce qui ne l'empêche pas de vanter les mérites des équipes techniques engagées sur place. «Et la nourriture! Je n'ai pas pris un seul mauvais repas chez vous.» Un classique.

Son travail de scénarisation, dit-il, a entre autres porté sur le personnage de Jared. «Il met, vraiment, le divorce de ses parents sur les épaules de sa mère. Il comprend finalement qu'elle n'a pas tous les torts quand il ouvre les yeux - sur la réalité... et sur le monde des fées. C'est d'ailleurs une des choses qui font le caractère singulier de The Spiderwick Chronicles: cette cohabitation entre la réalité et le fantastique. Vous tendez la main, vous ouvrez les yeux et... qui sait?»