Les scénaristes de télévision et de cinéma américains se sont prononcés pour la fin de la grève qui paralysait le secteur audiovisuel depuis trois mois, a annoncé un responsable de leur syndicat mardi soir à Los Angeles, à l'issue d'un vote à bulletins secrets.
  
«La grève est finie», a déclaré le président de la branche de la côte ouest du syndicat Writers Guild of America (WGA), Patric Verrone. Selon lui, 92,5% des votants ont donné leur accord à la fin du mouvement social.
  
Ce vote, à New York et Los Angeles, les deux pôles de l'audiovisuel aux États-Unis, intervenait deux jours après que la direction de la WGA eut soutenu à l'unanimité un protocole d'accord avec l'AMPTP, le syndicat des producteurs, sur les termes d'un nouveau contrat triennal.
  
Les quelque 12 000 membres de la WGA s'étaient mis en grève le 5 novembre pour réclamer un contrat tenant davantage compte de l'exploitation de leur travail sur de nouveaux supports, comme les baladeurs numériques et l'Internet.
  
Le nouveau texte prévoit de doubler la part des droits d'auteur revenant aux scénaristes pour les films et les feuilletons vendus sur l'Internet.
  
La grève a eu des effets dévastateurs sur l'industrie audiovisuelle américaine.
  
Plus de 60 séries télévisées ont vu leur tournage suspendu, dont Desperate Housewives et 24 heures chrono. Côté septième art, les tournages des films Anges et démons avec Tom Hanks, Pinkville d'Oliver Stone et Shantaram de Mira Nair avec Johnny Depp ont notamment été retardés.
  
De nombreuses professions des «petites mains» de Hollywood ont été touchées de plein fouet par le mouvement.
  
La Société pour le développement économique de Los Angeles a chiffré le coût de la grève à 2 milliards de dollars, dont 1,3 perdu par des secteurs aussi divers que les traiteurs, les hôteliers et les chauffeurs de limousines.
  
Les studios, qui ont dû céder du terrain face à la WGA après avoir affirmé que les nouveaux médias n'étaient pas encore rentables, ont amorti en partie le coût de la grève en licenciant des centaines de personnes pour «force majeure».
  
Ils ont aussi annulé de coûteux contrats de scénaristes employés à l'année, dont il est probable qu'ils seront remplacés par des fournisseurs de contenu travaillant au projet.
  
La fin de la grève sauve en tout cas in extremis la soirée des Oscars du 24 février. La cérémonie des Golden Globes du 13 janvier avait été torpillée par le mouvement social.