Joel et Ethan Coen travaillent main dans la main depuis leurs débuts, en 1984, dans Blood Simple. Le cinéma américain leur doit des oeuvres aussi singulières que Fargo, Barton Fink et The Big Lebowski. Mais jamais les deux frangins n'ont remporté l'Oscar du meilleur réalisateur. L'Académie devrait corriger cet impair dimanche soir.

Malgré leur prolifique carrière, Joel et Ethan Coen sont montés une seule fois sur la scène, à la cérémonie des Oscars, pour aller chercher le prix du meilleur scénario original pour Fargo, en 1997.

No Country for Old Men (Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme) s'est attiré plusieurs éloges, dont le prix fort convoité de la Directors Guild of America.

Le choix du Soleil pour le titre de meilleur réalisateur se porte toutefois sur Paul Thomas Anderson. There Will Be Blood (Il y aura du sang) est un film plus maîtrisé. Le jeu de Day-Lewis n'explique pas tout. Le réalisateur du mémorable Magnolia a su faire preuve de grandes qualités techniques, comme lors de la fabuleuse scène de l'incendie du derrick.

Il s'agirait de la première fois qu'Anderson remporterait l'Oscar du meilleur cinéaste. Deux de ses films précédents, Boogie Nights (1997) et Magnolia (1999), ont été mis en nomination pour le prix du meilleur scénario original.

À son premier long métrage, Tony Gilroy, le réputé scénariste de la trilogie Jason Bourne (The Bourne Ultimatum, The Bourne Supremacy et The Bourne Identity), se débrouille fort bien dans le thriller juridico-financier Michael Clayton. Toutefois, cette production mise davantage sur des dialogues serrés que sur une réalisation digne d'un Oscar.

Avec Juno, le cinéaste natif de Montréal, Jason Reitman, a causé la surprise en se taillant une place parmi les meilleurs réalisateurs de l'année. Aussi sympathique soit-elle, sa petite comédie ne révolutionne rien, encore moins l'art de faire un film. Peu importe, la nomination de Reitman s'avère toute une carte de visite pour la suite de sa carrière.

Le travail de Julian Schabell sur Le scaphandre et le papillon, tourné en français, lui a valu le prix de la mise en scène au Festival de Cannes et le Golden Globe du meilleur réalisateur. La palme du meilleur cinéaste devrait lui échapper dimanche soir pour une simple et bonne raison : jamais dans l'histoire des Academy Awards un réalisateur a remporté un Oscar sans que son film soit en nomination comme meilleur long métrage.

Les finalistes

Paul Thomas Anderson, There Will Be Blood/Il y aura du sang
Joel Coen et Ethan Coen, No Country for Old Men/Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme
Tony Gilroy, Michael Clayton
Jason Reitman, Juno
Julian Schnabell, Le scaphandre et le papillon

Notre prédiction : Joel Coen et Ethan Coen
Notre choix : Paul Thomas Anderson