Daniel Day-Lewis, qui a reçu dimanche son deuxième Oscar du meilleur acteur pour There Will Be Blood, est un comédien exigeant et austère, réputé se préparer pendant de longs mois à ses rôles, d'où sa rareté au grand écran.

Dans There Will Be Blood, violente chronique en Californie au début du XXe siècle, Day-Lewis incarne Daniel Plainview, un prospecteur de pétrole sans scrupules, un rôle qui lui a déjà valu le Golden Globe et le prix du meilleur acteur remis par ses pairs du syndicat des acteurs SAG.

Fils du célèbre poète britannique Cecil Day-Lewis, Daniel naît à Londres en avril 1957 et se tourne vers le théâtre dès le début des années 1970, notamment dans le registre shakeaspearien. C'est en 1985 que son talent éclate au grand écran, successivement dans My Beautiful Launderette et Chambre avec vue.

Premier rôle en 1987 dans L'insupportable légèreté de l'être, il livre une performance époustouflante deux ans plus tard en paraplégique dans My Left Foot, qui lui vaut son premier Oscar du meilleur acteur l'année suivante.

Il se forge une légende d'acteur total, qui s'immerge pendant des mois dans ses rôles choisis avec soin. On le retrouve en 1992 dans Le dernier des Mohicans et l'année suivante en Irlandais accusé à tort d'un attentat de l'IRA dans Au nom du père, qui lui vaut sa deuxième nomination à l'Oscar en 1994.

Il se fait ensuite encore plus rare, refusant notamment le premier rôle de Philadelphia qui vaudra finalement un Oscar à Tom Hanks. Il accepte en revanche d'être Le boxeur en 1997, puis Bill le boucher dans le Gangs of New York de Martin Scorsese en 2002, troisième nomination aux Oscars. Pour ce rôle, il apprend à aiguiser des couteaux et à découper de la viande.

Selon Day-Lewis, qui a acquis la nationalité irlandaise au début des années 1990, quitter un rôle constitue une tristesse terrible.

«Le dernier jour de tournage est surréaliste. Votre âme, votre corps, votre esprit ne sont pas du tout prêts à voir cette expérience s'arrêter. Dans les mois qui suivent la fin du tournage d'un film, on ressent un profond sentiment de vide», explique-t-il.

Marié à l'actrice et réalisatrice Rebecca Miller, fille du dramaturge Arthur Miller, Daniel Day-Lewis est père de trois enfants, dont un fils avec l'actrice française Isabelle Adjani.