Les autorités politiques autrichiennes ont félicité lundi le réalisateur Stefan Ruzowitzky pour son Oscar du meilleur film en langue étrangère pour Les faussaires, estimant que cette récompense consacrait la renaissance du cinéma dans ce pays.

«L'attribution, pour la première fois, du plus important prix du cinéma au monde à l'Autriche pour un film dans cette catégorie est une distinction (...) de tout le jeune cinéma autrichien, qui s'est très positivement développé ces dernières années», a estimé le président de la République, Heinz Fischer.

Le vice-chancelier Wilhelm Molterer a lui aussi estimé que cette récompense honorait «non seulement l'exceptionnel réalisateur Ruzowitzky, mais l'ensemble du cinéma et de la scène culturelle autrichiennes».

Distingué quelques heures plus tôt à Hollywood, Les faussaires raconte la fabrication de fausse monnaie par des prisonniers juifs dans un camp de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale.

M. Fischer a relevé que le jury des Oscars avait choisi de récompenser, «quelques jours avant le 70e anniversaire de l'Anschluss de l'Autriche à l'Allemagne d'Hitler (le 13 mars 1938), un film qui représente un important document sur un aspect de l'époque nazie».

L'Oscar décerné dans la nuit de dimanche à lundi à Stefan Ruzowitzky est le premier décroché par l'Autriche depuis celui obtenu - indirectement - par ce pays avec l'Oscar d'honneur attribué en 1988 au réalisateur américain d'origine autrichienne Billy Wilder, qui avait dû se réfugier aux États-Unis à la suite de l'Anschluss.

Le cinéma autrichien a démontré une nouvelle vitalité ces dernières années avec notamment le réalisateur Hubert Sauper, dont le documentaire Le cauchemar de Darwin avait décroché le César du meilleur premier film en 2006.