Guillaume Lemay-Thivierge est John Travolta! Un acteur qui a eu un départ canon dans une autre vie (Le matou), qui a presque été oublié pendant une quinzaine d'années et qui est revenu en force sur les écrans. Un acteur qui, depuis qu'il a foulé le plateau du Négociateur en 2005 (le temps de deux épisodes), n'a pas l'intention de retomber dans l'oubli.

Impossible, de toute façon, pour lui de passer inaperçu! Depuis que Réjean Tremblay a vu en Lemay-Thivierge le personnage principal de sa télésérie Casino, le facteur se fait généreux. «J'ai reçu cinq scénarios cette année, dit l'acteur. Ça ne m'était jamais arrivé. J'ai passé des auditions toute ma vie.»

Depuis deux ans donc, Guillaume Lemay-Thivierge trouve systématiquement sa place dans des oeuvres populaires: Casino I et II, Lance et compte: La revanche, Les 3 p'tits cochons, Nitro, La ligne brisée... «Et je viens de doubler un film d'animation de Pixar qui sort le 14 mars, dit-il. Je ne peux pas être plus au top que je suis là. Je ne peux être plus vu et avoir de plus beaux projets en main. Est-ce que je suis à un sommet? Je ne sais pas, mais comme dans la pub télé de REER, je ne veux pas que ça arrête!»

Au même moment où il rechausse les souliers de Stéphane Dumas dans Casino II (mardi, 21h, à Radio-Canada), il monte dans le ring de La ligne brisée. Un rôle à la mesure musculaire de Lemay-Thivierge. Un autre rôle physique. «Tant mieux si on m'engage pour des rôles physiques! Car un acteur peut en profiter pendant un court moment de son existence. Entre 25 et 35 ans. Le danger, c'est qu'on ne pense à moi que pour de tels rôles.»

Mais, à 32 ans, Guillaume Lemay-Thivierge dit être déjà plus «stratégique» dans le choix des scénarios proposés. Pour ne pas se répéter. Il rappelle néanmoins que dans Lance et compte, il jouait un avocat en chaise roulante... «Et dans Casino, Stéphane Dumas est d'abord cérébral, ajoute-t-il. Ce n'est pas James Bond. Mais Réjean Tremblay me connaissant, il a écrit des scènes plus physiques, cette saison.»

Lemay-Thivierge a toutefois eu la totale dans La ligne brisée, même si le long métrage de Louis Choquette n'est pas qu'un film sur la boxe (voir autre texte). Quatre des 29 jours de tournage ont été consacrés à des scènes dans un ring. Pour jouer un champion du monde, Lemay-Thivierge s'est entraîné trois mois, à l'hiver 2006. «J'ai tout arrêté et je n'ai fait que m'entraîner, jusqu'à deux fois par jour au centre Claude-Robillard.»

Sous la direction de Louis Choquette, pas un muscle de Guillaume Lemay-Thivierge n'a été épargné. «La boxe, c'est le summum. J'avais mal à la tête au début du tournage. À la fin de chaque journée de travail, j'étais magané, ankylosé. Je ne vois pas ce qu'on pourrait me demander de plus maintenant, raconte l'acteur qui a adoré son expérience. Tout acteur rêve de faire un personnage qu'il ne sera jamais. Mener un combat devant 3000 personnes, c'est dans notre imagination que ça se passe habituellement!»

Ce n'est plus un secret pour personne, la machine Lemay-Thivierge est aussi téméraire que sportive, casse-cou que déterminée! Pas étonnant que celui qui a 1500 sauts en parachute à son actif ait un projet de film sur le parachutisme dans le collimateur (avec sa douce Mariloup Wolfe et Vincent Bolduc un projet qui vient d'être retenu par la SODEC)! L'engager signifie-t-il que la production économise en cascadeurs sur le plateau? «Ils doivent être en forme et proposer quelque chose de bien meilleur pour que je les laisse faire!»