Guylaine Tremblay est en nomination pour le Jutra de la meilleure actrice grâce à son jeu sensible et bouleversant dans Contre toute espérance. Comme une façon d'honorer ces milliers de femmes silencieuses dont nous n'entendons pratiquement jamais parler.

«Dans mon esprit, une récompense est toujours intimement liée à l'oeuvre, dit d'entrée de jeu Guylaine Tremblay. C'est pourquoi je me sens si honorée d'être en nomination grâce à Contre toute espérance, un film précieux auquel je crois beaucoup».

À travers le personnage de Réjeanne, une modeste téléphoniste dont la vie bascule le jour où elle perd son emploi, l'actrice donne ainsi une voix à toutes ces femmes silencieuses qui tentent de maintenir un équilibre malgré tout.

«J'ai un peu l'impression de représenter ces milliers de femmes courageuses dont nous n'entendons jamais parler. Cela va bien au-delà d'une médaille qu'on donne à une première de classe!»

Formée d'abord au théâtre, Guylaine Tremblay n'a découvert le cinéma que plus tard dans sa vie. «Mais ce fut une véritable révélation, explique l'actrice. Au cinéma, tu as la possibilité de tout ramener à l'intérieur plutôt que de tout projeter comme au théâtre. C'est vraiment un très grand bonheur. Que tu ne peux découvrir que le jour où tu commences à en faire. Je n'ai pas peur de la caméra du tout. Au contraire. Je la trouve enveloppante. J'ai même l'impression qu'elle me protège. Et elle a cette faculté de capter l'âme de quelqu'un.»

Si elle regrette l'absence de son partenaire de jeu Guy Jodoin dans la sélection des Jutra, l'actrice apprécie néanmoins la reconnaissance accordée à Contre toute espérance dans les quatre nominations qu'a obtenues le film de Bernard Émond.

Elle dit être aussi ravie par l'hommage que recevra demain Jean-Claude Labrecque, qui a notamment signé la photographie de Contre toute espérance.

«Je souhaite que Jean-Claude écrive ses mémoires un jour, lance l'actrice. Ou à tout le moins un livre de souvenirs. Jean-Claude est un homme merveilleux qui porte pratiquement en lui toute l'histoire du cinéma québécois. Il possède une mémoire phénoménale et une immense culture. C'est un vrai plaisir de l'entendre raconter des anecdotes de tournage. J'espère qu'il couchera cela sur papier un jour.

«J'ai aussi, ajoute-t-elle, une pensée pour Catherine Martin, avec qui j'ai tourné Mariages. Je crois qu'il est encore plus difficile pour les réalisatrices de faire leur place et Catherine poursuit sa démarche à sa façon. Le film qu'elle devait réaliser prochainement, La flamme d'une chandelle, n'a pas reçu l'aval de Téléfilm Canada la semaine dernière. Cela nous a grandement déçues», conclut celle qui devait tenir un rôle dans ce film.