Le directeur général de Téléfilm Canada, Wayne Clarkson, aurait dépensé plus de 100 000 $ en deux ans en frais de voyage, écrit Le Journal de Montréal, lundi.
Selon des compilations effectuées par le journal à partir de documents obtenus grâce à la Loi de l'accès à l'information, M. Clarkson a dépensé 107 572 $ en frais de déplacements au Canada et à l'étranger, payés à même les taxes des contribuables.
??lui seul, son billet d'avion pour la France en classe affaires, en vue du Festival de Cannes de mai 2007, a coûté 7900 $.
Pour un vol à destination de Sydney, en Australie, le prix de son billet d'avion s'élève à plus de 12 000 $. M. Clarkson assistait alors à une «mission stratégique pour les coproductions», dans le cadre d'un séjour d'une semaine. Le même billet en classe économique s'écoulait à moins de 3000 $, souligne le journal.
Wayne Clarkson et d'autres employés de Téléfilm Canada ont également réquisitionné deux limousines allongées en avril 2007, pour un aller-retour entre Toronto et Niagara Falls; une dépense qui s'est élevée à 2480 $.
Du côté de la SODEC, l'organisme qui finance le cinéma pour le gouvernement du Québec, les dépenses du président, Jean-Guy Chaput, s'élèvent également à plusieurs dizaines de milliers de dollars.
Depuis sa nomination en septembre 2004 par la ministre Line Beauchamp, M. Chaput a dépensé 130 732 $, selon les documents obtenus également grâce à la Loi de l'accès à l'information. De ce montant, on compte 36 825 $ en frais de déplacement au Québec et 77 981$ en frais pour l'international.
Impossible toutefois de savoir quand, comment et pourquoi ces frais ont été encourus. Selon le responsable de l'accès à l'information de la SODEC, Jean Valois, cela constitue «des renseignements personnels». Le Journal de Montréal dit avoir porté la décision en appel devant la Commission d'accès à l'information.
Le Journal de Montréal souligne que ces dépenses ont lieu alors que le milieu du cinéma a refusé à Patrick Huard un vol en classe affaires pour assister au lancement de son film Les 3 p'tits cochons à Paris en novembre dernier et alors que les cinéastes réclament également des budgets accrus pour qu'il se tourne plus de films.