Cela fait 27 ans qu'Indiana Jones a déboulé pour la première fois sur les écrans sous les traits d'Harrison Ford, faisant claquer son fouet et époussetant son chapeau de feutre après avoir triomphé sans une écorchure de dangers mortels. À 65 ans, le héros est de retour.
   
Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull, quatrième volet de la série lancée avec Raiders of the Lost Ark en 1981, sortira sur les écrans le 22 mai dans le monde entier.
   
Harrison Ford y reprend, sous la direction de Steven Spielberg à la réalisation et George Lucas à la production, le rôle de l'archéologue bourru et flamboyant qu'il avait endossé pour la dernière fois en 1989, au côté de l'actrice Cate Blanchett. Et ses quelques rides et cheveux gris supplémentaires ne devraient pas passer inaperçus.
   
«Il va y avoir (...) des références au fait que mon personnage a sans aucun doute pris de l'âge depuis le précédent film», explique l'acteur lors d'un entretien avec l'AFP, sans en dévoiler plus sur le film qui fait trépigner les fans d'impatience et que la Paramount a sous-titré «l'aventure continue».
   
«Il y aura un lien explicite avec les précédents opus (...) et des références dans les dialogues, mais je ne voudrais pas être indélicat avec le public en étant trop précis», dit l'acteur, qui ajoute que Karen Allen, l'actrice qui jouait Marion Ravenwood, l'amoureuse d'Indiana Jones dans le premier film, est elle aussi de retour.
  
Le nouvel Indiana Jones pourrait permettre à Harrison Ford de renouer avec le succès, après des apparitions ces dernières années dans des films qui ont été plutôt mal accueillis, comme Hollywood Homicide, Firewall, K19: The Widowmaker.
   
Mais l'idée de reprendre également le rôle de Han Solo, qui l'avait révélé en 1977 dans la série Star Wars de George Lucas, laisse l'acteur circonspect: «Seulement si mon personnage est mort, s'il doit seulement parler et ne bouge pas. Pour dire la vérité, je suis encore en train de me remettre des cascades du nouvel Indiana Jones, que j'ai assurées moi-même en grande partie», dit-il.
   
La série des Indiana Jones a rapporté 1,18 milliard de dollars, mais la franchise Star Wars en a généré plus de 20 milliards en trois décennies, selon une estimation du magazine Forbes en 2005.
   
D'ailleurs, le principal souvenir qu'en a gardé Harrison Ford n'a rien à voir avec des galaxies lointaines: «C'est le jour où mon agent m'a fait comprendre que je ne serais plus jamais pauvre», dit-il ironiquement. «C'était un moment digne de Scarlett O'Hara, étant donné que jusque-là, je gagnais mieux ma vie comme charpentier que comme acteur».
   
Mais il préférerait que le public se souvienne de ses rôles dans Witness - qui lui a valu sa seule nomination à l'Oscar du meilleur acteur - et The Mosquito Coast, avec Helen Mirren et River Phoenix, deux films de Peter Weir qui sont aussi ses deux préférés et qui «gagnent toujours à être vus aujourd'hui».
   
Quant à l'idée que le dernier Indiana Jones ait pu être aussi difficile à jouer que le premier Star Wars, elle le fait rire.
   
Le film de George Lucas «était étrange à faire. J'ai couru en collants pendant trois mois», se souvient-il. «Chaque fois que nous demandions à George (Lucas) sur quoi nous étions en train de tirer ou ce que nous étions en train de fuir, il nous répondait que les effets spéciaux seraient ajoutés plus tard et que ça expliquerait tout. George ne passera pas à la postérité en tant que directeur d'acteurs!»
   
Lui-même pense qu'il est devenu un meilleur acteur au fil des ans: «Je ne combats plus mes instincts», dit-il, assurant avoir hâte de jouer des personnages âgés, «ce qui, désormais, peut arriver d'un instant à l'autre!»