Ils étaient jeunes, ils étaient fous, ils croyaient en l'avenir de la technologie et, un peu plus tard, ils allaient probablement lire Le choc du futur d'Alvin Toffler. Ils sont les grands-papas plus ou moins obscurs de ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui le vidéoclip: Scopitones, Cinebox, Soundies, autant de machines autrefois fabuleuses et célébrées par les amateurs de musique pop et les gens qui aiment sortir.

Des patentes au design futuriste, pourvues de lentilles et de miroirs spéciaux. On y insérait quelques sous et, grâce aux miracles de la modernité, on voyait apparaître sur l'écran du juke-box un petit film accompagné d'une chanson ou d'une pièce musicale.

Le sympathique Cinéma du Parc rend hommage à ce court moment de l'histoire des technologies avec ses soirées Retro Kitsch Party, jusqu'au 25 mars à 21h30, projections numériques de 110 minutes organisées par DJ XL5, ami des affaires cool et désuètes, habitué du festival Fantasia.

L'amateur de vieilles choses insolites y trouvera, en plus de ces poussiéreux extraits de clips préhistoriques, quelques bandes-annonces de films «dans le vent» issus des années 50 et 60 (twist, marimba, machins psychotroniques, datés, filles à gogo, envolées enfumées et psychédéliques, yéyé, yaya, et quelques trucs parfaitement lissés par de véritables vedettes de la pop).

C'est un show ouvert à tous: les plus vieux parmi les spectateurs y retrouveront le spectre amusant et funky d'une époque révolue, les plus jeunes découvriront que le monde n'est pas né avec l'Internet.

Retro Kitsch Party relève à la fois du travail d'archivage, de l'anthropologie, de l'hommage amusé et affectueux et, surtout, de la fête. C'est un petit plongeon dans les récents abîmes du temps.