Sylvester Stallone, qui affronte la junte militaire birmane dans le quatrième film de la série Rambo, a fustigé, mercredi, l'incapacité du pouvoir birman à aider les victimes du cyclone qui a ravagé le pays.

Le cyclone Nargis du week-end dernier a fait au moins 22 000 morts et 41 000 disparus dans le sud de la Birmanie, selon un bilan officiel provisoire.

Cette catastrophe a «montré à quel point les Birmans n'étaient pas préparés, à quel point le gouvernement militaire les ignore et ne les soutient pas», a déclaré M. Stallone à Tokyo, où l'acteur et réalisateur donnait une conférence de presse dans le cadre de la promotion de son film John Rambo.

«Avec Rambo et le cyclone, l'attention du monde est davantage tournée vers la Birmanie. J'espère que la situation va s'améliorer et je serais honoré si je pouvais être d'une aide quelconque», a poursuivi l'acteur de 61 ans, qui s'est fait connaître avec le succès mondial de son film Rocky distingué par trois Oscars.

Dans le dernier volet de la série sorti en début d'année, le vétéran de la guerre du Vietnam John Rambo affronte les militaires birmans pour sauver des militants humanitaires, dans un combat qui tourne au bain de sang. Le film a rencontré un certain succès au box office.

«La guerre civile en Birmanie se poursuit depuis 60 ans et la population mondiale n'est pas au courant, particulièrement les Américains. Je veux que les Américains regardent au-delà de leurs frontières», a ajouté M. Stallone.

La junte militaire birmane a proscrit la vente du DVD et interdit aux citoyens birmans d'apparaître dans le film.

«On leur a dit, n'importe quel Birman - même s'il vit en Thaïlande depuis dix ans» n'a pas le droit de tourner dans le film, sous peine de voir «leurs familles jetées en prison», a précisé M. Stallone.

«Mais certains d'entre eux l'ont quand même fait parce qu'ils pensaient que c'était très, très important», a-t-il ajouté.

La réponse tardive et inadaptée des autorités birmanes à la catastrophe du cyclone Nargis, dans un contexte de flambée des denrées alimentaires, a fait l'objet de critiques internationales et pourrait provoquer des troubles dans le pays, selon des experts.