Une mère enceinte emprisonnée et qui tente de récupérer son enfant. L'évocation des massacres des camps palestiniens de Chabra et Shatila. De toute évidence, la compétition officielle du Festival de Cannes démarre sur un ton qui ne prête pas à la rigolade, mais porteur de grandes promesses pour la suite des choses.

Dans le film d'animation Valse avec Bashir, Ari Folman plonge dans ses souvenirs d'ex-soldat de l'armée israélienne pour revenir sur le carnage de Sabra et de Shatila, au début des années 80, par les phalangistes chrétiens. Son alter ego à l'écran est un metteur en scène qui remonte le fil de ses souvenirs, sous forme d'enquête, pour reconstituer la chronologie des terribles événements que le stress post-traumatique lui a fait oublier.

Avec sur le jury un président antimilitariste (Sean Penn), une cinéaste spécialiste en animation (Marjane Satrapi) et une comédienne née à Jérusalem (Natalie Portman), il ne serait pas étonnant de voir le film figurer au palmarès, peut-être comme lauréat du Prix du jury.

L'Argentine Martina Gusman, dans Leonera, pourrait également être considérée pour le prix d'interprétation féminine, dans son rôle d'une mère qui tente de récupérer l'enfant qu'elle a mis au monde derrière les barreaux. Non seulement a-t-elle vraiment porté un enfant pendant le tournage, mais elle porte aussi le film sur ses épaules.