Indiana Jones finira bien par le découvrir, on s'en doute, mais il ne sera pas le seul à en détenir un. Il existe 12 «crânes de cristal» répertoriés, dits aztèques ou mayas, dont certains déjà exposés dans de grands musées, mais à l'authenticité plus que douteuse.
   
Ces crânes de cristal, apparus sur le marché des antiquités à la fin du XIXe siècle, à une période qui était friande d'exotisme, appartiennent pour trois d'entre eux à des collections publiques - British Museum de Londres, musée du quai Branly à Paris, Smithsonian Institution de Washington.
   
Neuf autres, qui ont chacun leur nom - le crâne du destin, Sha-Na-Ra, synergie, à la croix reliquaire, etc - sont détenus par des personnes privées.
   
Le musée du quai Branly va exposer du 20 mai au 7 septembre le sien, dit «de Paris» et supposé aztèque - 2,5 kg, haut de 11 cm - à l'occasion de la sortie le 21 mai du film Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull, dans lequel le sémillant archéologue inventé par George Lucas part à sa recherche.
  
A cette occasion, le musée parisien, comme l'avaient fait avant lui ses homologues britannique et américain, a demandé au Centre de Recherche et de Restauration des musées de France (C2RMF), basé au musée du Louvre, de dater la pièce. Et comme les spécialistes s'en doutaient depuis longtemps, ces crânes n'ont rien de précolombien.
   
La pièce «présente des traces d'abrasion et de polissage effectuées avec des outils modernes», disent les scientifiques qui datent la pièce, soumise à l'examen d'un accélérateur de particules, «du XIXe siècle, et vraisemblablement de sa seconde moitié». Or, l'empire aztèque s'est effondré au XVIe siècle.
   
L'histoire de l'art, et l'histoire tout court, avaient depuis longtemps émis des doutes sur ces crânes, «sujets à d'importantes spéculations» dès leur apparition, dit le quai Branly.
   
Censé représenter le dieu Mictlantecuhtli qui règne sur Mictlan, le monde des morts, le crâne parisien ne «respecte pas les conventions» utilisées par les Aztèques pour représenter les dieux de la mort, dit le musée. Et aucun crâne de cristal n'a jamais été trouvé lors de fouilles archéologiques.
   
De plus, plusieurs de ces pièces sont passées au XIXe entre les mains d'un marchand très controversé, Eugène Boban, soupçonné de supercherie.
   
Mais le mystère et les légendes qui entourent ces pièces, par ailleurs très belles, fascinent depuis longtemps parapsychologues et amateurs de new age qui les gratifient d'ondes bénéfiques.
   
Il aurait existé douze crânes, gardés dans une grande pyramide par les Olmèques, les Mayas puis les Aztèques qui les auraient dispersés. Ils auraient été apportés sur terre par un peuple venu de la mythique Atlantide, pour faire don de leurs connaissances aux hommes.
   
Les crânes pouvaient manger ou parler et bénéficiaient de multiples pouvoirs une fois réunis. Et si on les aligne le dernier jour du calendrier maya - le 21 décembre 2012 - la Terre ne pourra pas basculer !