Avec The Chaser, son premier long-métrage en lice samedi pour la Caméra d'Or, le Coréen Na Hong-Jin s'impose en maître du suspense du début à la fin de la course folle de son proxénète dans les rues de Séoul, où un tueur s'en prend aux prostituées.
   
Le film qui s'inspire de deux faits réels selon le réalisateur -l'assassinat d'un otage coréen en Irak et une affaire de meurtres en série- s'ouvre sur la disparition d'une prostituée, Mi-jin, après un rendez-vous.
   
Son proxénète, Jung-ho, ex-détective, pense d'abord à une «vente» de sa protégée et met la main sur le client le soir-même, au hasard d'un accident de voiture.
   
Remis à la police, le jeune homme avoue spontanément plusieurs crimes. L'affaire tombe à pic pour les enquêteurs, qui veulent s'en servir pour étouffer une bourde. Mais il leur faut trouver les corps, à commencer par celui de Mi-jin, dont le sort est incertain.
   
S'engage alors une longue traque nocturne où poursuites à pied, coups de marteaux sanguinolents et rebondissements réussissent à tenir le spectateur en haleine pendant deux heures.
   
Le réalisateur, âgé de 33 ans, n'est pas avare en détails morbides, du croc de boucher suspendu dans une salle de bain sordide à la tête décapitée qui nage dans un aquarium. Mais il se défend de toute surenchère.
   
«Je me suis fixé des limites à ne pas dépasser», a-t-il affirmé à l'AFP. «Je ne voulais pas filmer de violence gratuite ni choquer quiconque. Bien sûr il y a des scènes violentes dans le film, mais toutes ont un sens».
   
«Je sais que beaucoup de gens pensent dans le monde occidental qu'il y a une tendance à la violence dans les films sud-coréens. Mais il y a davantage de comédies et de films qui en sont dépourvus», a-t-il ajouté.