Le Festival de Cannes n'a été ni l'Eldorado ni le «Temple maudit» pour Indiana Jones, dont le quatrième volet a été plutôt bien accueilli dimanche par les critiques pour sa première mondiale, même si l'enthousiasme était nettement supérieur avant sa projection qu'après.
   
Des applaudissements mesurés ont salué la fin des deux heures de la projection de presse d'Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull. Il a aisément évité les huées qui auraient scellé son échec mais n'a pas non plus reçu l'ovation qui aurait marqué son triomphe.

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La vraie euphorie a eu lieu avant la projection. Certains spectateurs chantaient le célèbre générique dans l'obscurité avant le début du film et des applaudissements nourris ont salué la première apparition du chapeau de feutre de l'archéologue-aventurier, qu'incarne Harrison Ford à 65 ans, 19 ans après l'épisode précédent.
   
L'accès à la grande salle Lumière et ses 2 300 places avait auparavant donné lieu à une belle empoignade entre journalistes du monde entier, qui piétinaient déjà dans la file d'attente une heure avant le film.
   
«Je n'ai pas peur du tout, je m'attends à être fouetté de toutes façons. Il n'est pas inhabituel qu'un film populaire soit méprisé par certaines personnes, ça ne me préoccupe guère», a ensuite déclaré Ford en conférence de presse, aux côtés du réalisateur Steven Spielberg et du producteur George Lucas.
   
L'action de cet épisode se déroule non plus dans les années 30 mais en 1957, en pleine Guerre Froide. Les Soviétiques ont remplacé les Nazis dans le rôle des méchants, avec à leur tête Irina Spalko (Cate Blanchett).
   
Eux et un «Indy» vieilli se disputent le Crâne de Cristal d'Akator, une relique précolombienne dont on apprendra qu'elle a un lien avec des extraterrestres.
   
Ce nouveau volet est imprégné par l'esprit des années 50, l'âge d'or de la science-fiction. 
On y retrouve le mélange d'angoisses paranoïaques (la Guerre froide, l'entrée dans l'ère atomique) et d'optimisme caractéristique des «fifties».
   
Indiana Jones fait une «rencontre du troisième type» au terme du film, puisqu'il entre en contact avec une civilisation extraterrestre (des cousins éloignés de E.T.?) dans une cité perdue de l'Amazonie, la mythique El Dorado. Il retrouve son ancien amour, Marion (Karen Allen, présente dans Raiders of the Lost Ark en 1981) et se découvre un fils caché (Shia LaBeouf).
   
Les clins d'oeil sont nombreux. On aperçoit au début du film l'Arche d'Alliance retrouvée par Indiana Jones dans le premier épisode, certaines scènes évoquent American Graffiti de Lucas, et le look de LaBeouf est autant inspiré du Marlon Brando de The Wild One que de James Dean.
   
«C'est un produit industriel finalisé. On n'est pas volé, on est même content. On a fait le tour de manège que l'on espérait», a déclaré à l'AFP Alain Spira, journaliste à l'hebdomadaire français Paris Match.
   
«Je me suis un peu ennuyé», a indiqué Pierre Vavasseur, journaliste au quotidien Le Parisien.
   
Le site internet du journal anglais Daily Telegraph a estimé que «ce film était davantage né de calculs commerciaux que d'un besoin de raconter une histoire» et souligné que «Harrison Ford fait bien ses 65 ans».
   
Le film sortira mercredi en France et le lendemain dans la plupart des autres pays.
   
Comme souvent avec les blockbusters américains présentés à Cannes, Indiana Jones a largement éclipsé les deux films en compétition, Serbis, du Philippin Brillante Mendoza, et Gomorra, de l'Italien Matteo Garrone.