Avec l'été débute la saison des tournages. Si Montréal n'attire pas encore de tournages américains pour l'été, le cinéma québécois, lui, profite de la saison estivale. Voici un aperçu de ce qui sera tourné ici cet été. La liste pourrait s'allonger avec les investissements qu'annonceront SODEC et Téléfilm en juin.

Sur la scène, le tableau évoque un passé pas si lointain. Un groupe de gars, à côté d'un sofa, joue des accords passés à la postérité: Julie, Bon'Yeu. Au-dessus de la scène, une photo de l'harmoniciste Patrick Esposito di Napoli. Sur les murs de la salle, des rideaux noirs décorés de guirlandes lumineuses, histoire de transformer le Métropolis en Spectrum. Sous les projecteurs, Sébastien Ricard dans la peau de Dédé.

Dédé à travers les brumes exhume le passé. Passé collectif, d'une part, parce qu'il a bien fallu recréer pour la caméra, l'esprit de l'époque, les films qui ont marqué les musiciens, la musique qu'ils écoutaient. Passé personnel aussi, car le réalisateur Jean-Philippe Duval a abordé Dédé Fortin comme l'aurait fait un biographe.

Dédé à travers les brumes ne sera pas, pourtant, une copie pâlotte de la réalité, mais une recherche éclatée sur l'un des groupes qui a le plus marqué le Québec. «Le travail du biographe, dans le fond, est d'être fidèle à l'émotion et au personnage que l'on a en face de nous, croit le réalisateur. Je le dis aux acteurs: vous n'avez pas à imiter, vous êtes là pour traduire l'énergie.»

Pour scénariser Dédé à travers les brumes, Jean-Philippe Duval a mené ses recherches pendant près de deux ans. «Au début, beaucoup de gens ne voulaient pas me rencontrer. Et puis les portes se sont ouvertes», dit-il. Pour Jean-Philippe Duval, la famille, les amis et les musiciens de Dédé ont brossé le portrait d'un artiste talentueux, généreux et tragique.

«Les gens connaissent un aspect de ce personnage, le côté joyeux, et la fin tragique», croit Sébastien Ricard. Le film entend dévoiler un personnage plus complexe. Pour le comédien de théâtre et rappeur, le film est avant tout prétexte à création. «C'est un film qui a vraiment de la poésie, la musique est omniprésente», dit-il.

«Ce qui était important pour moi, c'est de construire une structure narrative qui ne soit pas l'explication du suicide d'un chanteur. Je voulais qu'on brise cette linéarité, et faire, à l'image de Dédé, quelque chose de très éclaté, raconte le réalisateur. C'est pour moi un film qui, je l'espère, dépasse la simple anecdote.»

Pour Jean-Philippe Duval réalisateur de documentaires (Les réfugiés de la planète bleue, marché Jean-Talon) et de fiction (Matroni et moi), l'idée d'écrire un long sur Dédé Fortin n'allait pas de soi. «Ça a pris un certain temps avant que je me convainque de faire le film: je ne voulais pas faire un film fast-food. C'était important aussi que je prenne le temps de mûrir.»

Produit par Max Films, Dédé à travers les brumes se tourne jusqu'au 28 juin, avec un budget de 7,8 millions. Le film revient sur la vie de Dédé Fortin, mettant un accent sur la période s'étendant de 1986, date de son arrivée à Montréal, à sa mort. Jospeh Mesiano, Dimitri Storoge, Bénédicte Décary et Mélissa Désormeaux-Poulin sont de la distribution. La direction artistique est signée David Pelletier.

TOURNAGES DE L'ÉTÉ

Grande Ourse, la clé des possibles

Une production de Point de Mire, distribué par Alliance.

Réalisé par Patrice Sauvé. Avec Marc Messier, Fanny Malette, Normand Daneau, Maud Guérin.

En tournage jusqu'au 12 juin à Montréal et dans les environs.

Sortie: 2009

Quelques années après la fin de la série, Biron (Normand Daneau) et Gastonne (Fanny Malette) sont mariés, et officient comme détectives privés. Lapointe (Marc Messier) s'adapte tant bien que mal à ses nouveaux pouvoirs.

Sont où tes éléphants?

Les Productions La fête, Distribution K Films Amérique.

Réalisé par Roger Cantin. Avec Pierre Lebeau, Tetchena Bellange, Alexis Martin et Julien Adam

En tournage jusqu'au 20 juin, à Montréal et au Zoo de Granby.

Sortie: septembre 2009

Norbert (Pierre Lebeau) doit quitter précipitamment l'Afrique pour le Canada. Un jeune garçon (Julien Adam), lui aussi en fugue, rencontre Norbert. Tous deux partent sur les routes pour deux jours.

De père en flic

Une production de Cinémaginaire, distribué par Alliance Vivafilm.

Réalisé par Émile Gaudreault. Avec Louis-Josée Houde, Rémy Girard, Michel Côté.

En tournage du 7 juillet au 29 août, à Montréal et dans les environs.

Sortie: 2009

De père en flic raconte l'histoire de deux policiers, un père (Michel Côté) et un fils (Louis-Josée Houde). Quand l'un de leurs collègues fait l'objet de menaces, ils décident de faire affaire avec l'avocat des motards (Rémy Girard).

Le déserteur

Une production des Films du boulevard, distribué par TVA Films.

Réalisé par Simon Lavoie. Avec Émile Proulx -Cloutier, Raymond Cloutier et Danielle Proulx.

En tournage à Montréal et dans ses environs jusqu'au 6 juin.

Sortie: 25 octobre 2008

Dans les années 40, au Québec. Georges Guénette préfère la paix à la guerre, la désertion à l'armée. Déserteur, le jeune Guénette est contraint à se cacher, vivre dans les bois, attendre. La GRC le rattrape, et c'est la bavure.

Les pieds dans le vide

Une production des Films Vision 4, distribuée par TVA Films.

Réalisé par Mariloup Wolf. Avec Guillaume Lemay-Thiverge, Laurence Leboeuf, Éric Bruneau et Vincent Bolduc.

En tournage le 10 juin jusqu'au 1er août, à Montréal et dans les environs.

Sortie: été 2009

Trois amis se retrouvent pendant l'été dans un centre de parachutisme. Tous trois sont un peu écorchés vifs mais se soutiennent pendant les coups durs. L'arrivée de Ludo va bouleverser l'équilibre du trio.

Les doigts croches

Une production de Remstar, distribuée par Alliance

Réalisé par Ken Scott. Avec Patrice Robitaille, Roy Dupuis, Claude Legault, Aure Atika.

Sortie: 2009

En tournage à Montréal, du 20 au 27 juillet (l'essentiel du tournage a lieu en Argentine).

Première comédie scénarisée et réalisée par Ken Scott, Les doigts croches suit, dans les années 60, le destin de cinq bandits qui se rendent en Espagne, à Saint-Jacques de Compostelle.