Il y a 10 ans, quelques maniaques de films fantastiques bien de chez nous se sont offert un petit trip en projetant leurs productions au Scanner et sur la terrasse de la Fourmi Atomik, devenue ciné-parc urbain pour un soir. Une décennie plus tard, Vitesse Lumière a grandi, mais l’esprit de party, lui, est resté intact.

Avec ses 10 jours de programmation du 5 au 15 juin, ses 22 films en compétition, ses performances musicales, son Kabaret Kinö et une importante liste de partenaires, le festival de cinéma fantastique québécois a pris du galon depuis qu’il a germé dans la tête de Steve Landry, alias Carnior du collectif Phylactère Cola en 1997. «Ce festival est vraiment le bébé de Carnior et notre force a été de conserver le même esprit depuis le début», explique le vice-président Robert «DJ Kronos» Lafontaine, en l’absence du président Landry, retenu en France au moment de la conférence de presse, mardi.

Et l’esprit Vitesse Lumière, c’est la spontanéité, l’indépendance des créateurs et l’ambiance bon enfant qui règnent toujours, même si le festival est devenu grand. «Pour nous, c’est avant tout un événement festif où la musique et la boisson sont aussi des aspects importants!» lance M. Lafontaine dans un éclat de rire.

L’âme de Vitesse Lumière, ce sont aussi, et surtout, des films complètement éclatés où se mélangent science-fiction, horreur, humour, animation et films gore où fusent des litres d’hémoglobine. Des genres négligés par les institutions et les diffuseurs. Pourtant, depuis Edison et Méliès, le fantastique a toujours fait partie du cinéma, explique Robert Lafontaine. «Après 10 ans, je peux dire qu’on a réussi à prouver qu’il y avait un besoin. On est partis d’un rêve d’artiste, mais on est rendus là parce que les gens du milieu se sont impliqués», poursuit celui qui dit avoir toujours insisté pour que Vitesse Lumière reste dans la capitale.

Technologie

La popularité des «films de genre» se mesure aussi à la quantité (une centaine) et à la qualité des créations soumises au festival, poursuit Robert Lafontaine, qui confie avoir dû refuser de très bons films pour la cuvée 2008. «L’informatique a donné à la masse le pouvoir de faire des choses.»

L’évolution fulgurante de la technologie est aussi soulignée par le président d’honneur de cette année, le cinéaste Ricardo Trogi (Québec-Montréal, Horloge biologique), qui y a présenté de ses films par le passé. «Aujourd’hui, avec un iMac à 1200 $, tu as une salle de montage», illustre celui qui souligne le grand sentiment de liberté qu’offre Vitesse Lumière. «Dans ce festival, tu n’as jamais peur de faire tomber le public en bas de sa chaise parce que les gens qui sont là, ils en veulent des choses bizarres!»

Ceux qui ont surtout connu Trogi comme cinéaste établi pourront d’ailleurs revoir son film Second Chance de 1999 à l’occasion de la soirée d’ouverture, qui promet d’offrir la crème des 10 dernières années. Toujours pour souligner l’anniversaire, on présentera au Scanner le 8 juin la reprise des films diffusés lors du tout premier festival. «Cette année est une année de retrouvailles, une machine à voyager dans le temps, explique Robert Lafontaine. Mais c’est aussi un véhicule pour aller dans le futur.» Car si le festival 2008 fera la part belle au bilan, il ne manquera pas à son mandat de présenter de nouveaux talents, assure le vice-président de l’événement. Certains films promettent d’ailleurs de décoiffer (voir le tableau).

Les projections se tiendront au Musée de la civilisation, à l’église Saint-Jean-Baptiste, au Scanner et au Temps partiel. Forfaits en vente et billets à la porte le soir de l’événement. Plus de détails et programmation complète au www.vitesselumière.org.